En septembre, Jacques-Antoine Granjon clamait les grandes ambitions de Vente Privée aux Etats-Unis… Moins d’un mois plus tard, la société annonce son retrait du marché américain d’ici à la fin de l’année et se refuse à tout autre commentaire sur ce qui est bel et bien un échec pour un entrepreneur qui en a connu bien peu jusqu’alors.
Pour attaquer le marché américain, Vente Privée s’était mariée à un géant, American Express, mais le mariage fut dès le début chaotique. Le magazine Fortune raconte l’énervement de certains employés américains face aux interventions des fondateurs français et à une certaine tendance à la mégalomanie: “le symbole le plus parlant de la culture de Vente-Privée est une peinture murale de l’artiste David Mach, commandée par Granjon. Elle le représente avec son Conseil d’administration comme Jésus et les apôtres…”
Plus sérieusement, Vente Privée USA n’a pas réussi à décoller. Gilt, un “clone” américain compte plus de 8 millions d’utilisateurs enregistrés aux Etats-Unis, contre un peu plus d’un million pour Vente Privée. Le chiffre d’affaires (50 millions de dollars en 2013) était également jugé très décevant par American Express. Lorsque le responsable des diversifications du géant des Cartes de Crédit, Dan Schulman -principal soutien de la joint venture au sein d’Amex- a quitté l’entreprise pour devenir PDG de Paypal, en septembre, American Express a décidé de jeter l’éponge.
Le revers ne changera rien à la santé financière de Vente Privée, qui réalise 80% de son chiffre d’affaires en France. Mais elle abîmera l’image d’un entrepreneur arrivé aux Etats-Unis avec l’ambition non dissimulée de donner une leçon à ses compétiteurs américains (Gilt ou MyHabit d’Amazon), qu’il considère -à raison- comme de vils copieurs.
Vente Privée arrête aux Etats-Unis
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