« Il n’y a que les Français pour inventer le concept frivole de chambres réservées pour quelques heures, en pleine journée ». C’est ainsi que Yannis Moati, directeur de Dayuse Hotels aux Etats-Unis, résume le message au coeur de la campagne publicitaire destinée, dans quelques mois, à vendre ce concept pour le moins coquin aux Américains.
Dayuse est née en novembre 2010 dans le cerveau de David Lebée, le manager de l’hôtel Amour, dans le 9e arrondissement de Paris. Un hôtel classique mais dont le nom attirait les couples impatients de se retrouver pour une échappée amoureuse pendant la pause déjeuner. « Tous les hôtels reçoivent ce type de clientèle, le problème, c’est qu’on ne sait jamais si les clients partiront suffisamment tôt pour que la chambre puisse être vendue à nouveau le soir », explique Yannis Moati. Pour ne plus perdre d’argent, David Lebée crée avec Thibaud d’Agreves, directeur de la réservation à l’hôtel Amour, un site Internet avec des heures précises de check-out pour la clientèle de jour. Plusieurs hôtels de Paris qui rencontraient le même problème se rassemblent sur le site. Le bouche-à-oreille fonctionne autour de ce concept trendy. En un an, près de 250 hôtels rejoignent la plateforme, à Paris, mais aussi en Belgique, au Luxembourg, en Suisse ou en Italie, générant un chiffre d’affaires de 200 000 euros. « Ca a vite fonctionné. Il y avait une forte demande que personne ne soupçonnait », se souvient Yannis Moati.
“Si on réussit ici, on réussit partout”
Et maintenant, le grand saut américain. «On ne voulait pas se limiter à la France. L’Amérique est un marché énorme. New York en premier, est une ville très attirante. Si on réussit ici, on peut réussir partout », explique Yannis Moati qui travaille dans le tourisme à New York depuis 15 ans.
Une douzaine d’hôtels de Manhattan proposent leurs chambres à l’heure sur Dayuse. Mais pour convaincre les managers des hôtels new-yorkais de jouer le jeu, il a fallu changer radicalement la présentation de l’entreprise. «En France, le côté romantique, la discrétion, le principe du couple qui se retrouve dans la journée, est accepté naturellement. Les managers des hôtels n’ont pas de problème à promouvoir cette image. A Paris, nous jouons sur le côté cachotier et taquin de l’entreprise, glisse Yannis Moati. A New York, nous avons vite remarqué que les managers ne sont pas aussi à l’aise avec le côté sensuel. Ici aussi, les hôtels rencontrent cette clientèle, mais c’est quelque chose qui ne se dit pas».
Le business avant le sexe
Oubliez les coquineries, ici on mise sur les hommes d’affaires. Un label « business friendly » a été créé pour les hôtels proches des quartiers d’entreprises. Et le logo où deux personnages dessinés se courent après, jugé « trop osé » par les hôtels new-yorkais, a été retiré du site version US.
En un mois d’existence, une trentaine de chambres ont été réservées à New York via le site internet. 60 % pour des hommes d’affaires en transit venus se reposer ou travailler entre deux réunions. A Paris, à l’inverse, 60 % des chambres sont prises par des couples. «Le marché américain est plus pudique», constate Yannis Moati.
Ici comme à Paris, l’hôtel en lui même n’est pas mis en avant, la sélection du client se fait plutôt sur la situation géographique et le prix. Une chambre coûte en moyenne 150 $ en journée. Pour Dayuse, « la formule parfaite c’est un hôtel trois étoiles, d’une cinquantaine de chambres, qui propose 50 % de réduction, avec un fuseau horaire allant de 11h à 16h, précise Yannis Moati. C’est l’idéal pour tout le monde: les hôtels qui vendent en moyenne deux chambres de plus par jour, et les clients, qui recherchent une ambiance paisible à prix correct ». Les clients sont souvent jeunes, modernes, avec un besoin de flexibilité.
A la fin du mois, quinze hôtels de New York seront recensés sur Dayuse. Un chiffre clé, qui marquera le lancement du site à Los Angeles, San Francisco et Miami, et le début de la campagne publicitaire nationale. «Nous allons jouer sur la réputation frivole des Français, mais nous minimiserons le côté couple, poursuit le directeur. Ce serait se tirer une balle dans le pied. Nous devons faire avec la dualité de l’Amérique.»
Photo: Yannis Moati, directeur de Dayuse aux Etats-Unis (crédit: Fanette Bon)
C ‘est idiot,vu que cela existe deja,tout au moins a new york.vous n’avez rien invente