Un rabbin pour guide…touristique

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Un rabbin pour guide…touristique

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Difficile de ne pas les remarquer. « C’est aussi américain que l’apple pie» s’amuse d’ailleurs le « rabbi »  sur la vidéo de présentation du « Jewish Hassidic Walking Tour ». On estime que les juifs orthodoxes hassidiques seraient près de 100.000 à New York. Longues barbes et manteaux noirs, femmes péruquées et ribambelles d’enfants… ils intriguent, mais qui sont-ils ? Comment vivent-ils ? Si vous avez soif de connaissance, le Jewish Hassidic Walking Tour est  l’occasion d’en apprendre un peu plus. Immersion dans une autre réalité.

10h. Le rendez vous est fixé dans le quartier de Crown Heights, Brooklyn. A la sortie du métro, Manhattan n’est déjà plus qu’un vague souvenir. Commerces juifs exclusivement, restaurants casher, uniformité vestimentaire: même si tout le monde vous ignore, ici, votre blouson violet et vos baskets rutilantes font un peu tâche. Ce décor, cette ambiance ne trompent pas: Crown Heights est un haut-lieu de la communauté ultra-orthodoxe Loubavitch. C’est dans une petite bibliothèque vieillotte que l’on rencontre Beryl Epstein, notre guide pour cette visite d’un autre genre.

Voilà plus de 30 ans que ce rabbin de 55 ans s’est converti en guide… touristique. Elevé dans une famille juive laïque, il quitte en 1977 sa ville natale dans le Tennessee pour rejoindre Crown Heights. « Quelque chose me manquait », confie t-il. Constatant le déficit d’information qui entoure la population Loubavitch, il fonde en 1982, le Chassidic Discovery Welcome Center et dans la foulée, le Jewish Walking Tour. Depuis, de la synagogue au deli casher, il promène un public curieux le long de Kingston Avenue.

Un rabbin répond à vos questions

Pourquoi les femmes portent des perruques? Et les bouclettes des hommes, c’est quoi ? Premier intérêt de la visite : profiter de la rencontre pour poser les questions qui vous taraudent. Beryl Epstein y répondra sans complexe (et non sans humour) tandis qu’il expose les grands principes qui régissent sa communauté. Stricte interdiction des médias, séparation dès le plus jeune âge et jusqu’au mariage des garçons et des filles, étude de la Torah et prière dix heures par jour, sept jour sur sept… dans l’univers hassidim, l’austérité et l’isolement constituent un rempart au monde contemporain, considéré comme le pire ennemi de “l’élévation vers Dieu”.

Qu’il déconcerte ou qu’il fascine, l’exposé ne laisse pas indifférent. Il permet à un public non averti de se familiariser aux traditions d’une communauté séculaire, et pas complètement réfractaire à la technologie…  tant qu’elle serve la diffusion du “message”. Depuis plusieurs années par exemple, la synagogue du coin de la rue est branchée en permanence sur une webcam connectée au site www.770live.com. Ou comment assister à sabbat depuis son canapé.

De la synagogue à la mikveh : des lieux secrets ouverts aux public

Mais ce Jewish Tour n’est pas seulement l’occasion de bavarder. C’est aussi le moyen d’entrer par la petite porte dans les lieux stratégiques de la vie des Hassidim. On y découvrira, dans un banal petit immeuble, une véritable entreprise: atelier d’écriture de la Torah et fabrique de Tefilins (ces petites boites noires que les religieux s’attachent au somment du crâne et au bras), des hommes travaillent en silence, remarquant à peine l’intrusion des touristes.

Autre visite privilégiée: la synagogue mais aussi la “mikvah”. Ce bâtiment, réservée aux femmes, permet les ablutions nécessaires aux rites de pureté. Chaque mois, au moment des menstruations, les femmes ont l’obligation de venir s’y baigner. Un lieu intime, où la discussion dérive naturellement sur le sujet des rapports hommes- femmes.

13h. La visite s’achève par un déjeuner typique au deli du coin. Entre deux plats casher, le guide racontera son histoire… et avouera non sans malice ses projets d’avenir: un site de rencontre. Réservé aux Hassidim, naturellement.

 

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