“10, 9, 8, 7, 6“. Les caméras tournent, les projecteurs brillent. Accompagné d’une musique un brin dramatique, le compte à rebours commence dans le petit studio du Nasdaq, à Times Square.
Devant un mur d’images couvert d’indices boursiers, Ariane Daguin, co-présidente du Taste of France (TOF), s’apprête à donner le coup d’envoi des transactions, flanquée de toute l’équipe du « Taste », du consul de France à New York et du vice-président d’Air France-KLM pour l’Amérique du Nord. Le communiqué de presse parlait de sonner une cloche; il s’agit plutôt d’appuyer sur un bouton logé dans un pupitre. L’évenement est retransmis en direct sur les écrans de Times Square. “C’est une occasion unique dans la vie“, sourit Ariane Daguin, qui n’en revient toujours pas. “On va réaliser plus tard, quand on va recevoir les messages et les tweets.“
C’est Havas, l’agence qui assure la communication du salon cette année, qui a permis la participation du Taste of France à cette tradition américaine, dans les pas de plusieurs PDG, dont Mark Zuckerberg.
“J’ai également fait l’ouverture du New York Stock Exchange, mais c’est plus ronronnant“, confie George Sape, directeur émérite du cabinet d’avocats Epstein Becker & Green. Cet Américain francophile co-dirige la “Grande dégustation” de vins qui aura lieu pendant le Taste of France. “C’est comme lorsqu’un enfant passe à l’âge adulte. Quand vous mettez le marché en mouvement, vous êtes un adulte“
Près de la baie vitrée qui donne sur Times Square, les chefs de l’association des Maitres cuisiniers de France préparent à la poêle des œufs de caille en brioche. “Cuisiner au Nasdaq, c’est mieux que dans une cuisine“, plaisante l’un d’eux.
Non loin de là, le fondateur de l’évènement en 2012 (et actuel directeur des opérations), Enrique Gonzalez, vient d’apprendre que le clip conçu pour présenter le Taste of France est projeté sur les écrans du Nasdaq à Times Square. Peut-on rêver de mieux? “On vient de loin, en un an, beaucoup de chemin a été fait, dit-il. Les sensations sont là, l’émotion aussi, même si on ne comprend pas que des millions de gens sont en train de nous regarder à la télévision“.
Sous la houlette de Paul Bensabat, président des Conseillers du commerce extérieur (CCE) pour l’Amérique du Nord, le salon a explosé: 100.000 visiteurs sont attendus sur les deux jours (vingt fois plus que l’an dernier) et 120 exposants d’horizons divers (restauration, vins et spiritueux, tourisme, beauté, technologie, culture) ont d’ores-et-déjà répondu “présent”.
Il reste « dix millions de détails » à régler avant le Jour-J, selon Ariane Daguin, mais dans l’immédiat, l’équipe est bien décidée à savourer son quart d’heure de gloire.
“C’est beaucoup de fierté pour la France“, glisse Bertrand Lortholary, consul général de France à New York, qui souligne le soutien des autorités françaises et du reste de la communauté à New York. “Ça va être une grande fête française au cœur de New York.”