Serge Bloch, un crayon dans le coeur

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Dans sa dernière exposition, Serge Bloch n’a « rien à raconter », plaisante-t-il. L’illustrateur revient à New York pour présenter “Many faces”, une expo rassemblant ses dessins, dont certains réalisés pour l’occasion. À partir du 6 juin à la Michèle Mariaud Gallery. « C’est pour le plaisir, un peu d’humour, une réflexion sur la société, une expression libre et personnelle » ajoute-t-il quand même.
C’est sa quatrième exposition à New York, la quatrième aussi qu’il fait dans la galerie de Michèle Mariaud à SoHo. Beaucoup le connaissent grâce à Max et Lili. Avec une centaine de livres, la série pour enfants a fait les beaux jours de nombreuses générations. Mais l’artiste, qui définit ce succès « presque comme un accident », a tout de suite su qu’il ne voulait pas « rester enfermé dans le monde de Max et Lili ».

Car Serge Bloch a mille vies, il le dit lui même: « J’ai fait plein de choses avant de devenir illustrateur : un jour j’ai travaillé sur un chantier en Allemagne avec un homme qui avait été Père noël et proxénète ».

Et puis l’appel du crayon était trop fort. Après être passé par les Arts Déco de Strasbourg et le cours de Claude Lapointe, qui l’a beaucoup marqué, il se lance. Il s’estime chanceux. « Aujourd’hui, on est beaucoup plus exigeant dans le dessin de presse. A l’époque où j’ai commencé, il y avait plus de boulot dans ce secteur. Aujourd’hui la presse est en train de mourir ». Une chance qui l’a conduit à rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Il évoque Bayard (éditeur de Max et Lili), qui l’embauche pour travailler dans la presse pour enfants comme Astrapi et Pomme d’api.

Mais le dessinateur est formel, il préfère le dessin à la BD : « Il y a beaucoup de BD qui ne racontent pas d’histoire, moi un dessin me suffit pour raconter quelque chose ».

Un temps illustrateur pour le New York Times – « ils paient très mal! » -, le New Yorker, Télérama: aujourd’hui Serge Bloch travaille beaucoup dans la communication. Depuis deux ans, il dessine pour le géant sud-coréen Samsung, mais il travaille aussi en Europe et il n’est jamais à court d’anecdotes à ce sujet : « Un jour, j’ai travaillé avec des financiers allemands qui ne sont pas des gens très drôles. Pourtant, ils sont venus vers moi en me demandant de faire des illustrations amusantes ».

Pour Michèle Mariaud, le succès du dessinateur s’explique par l’universalité de son message. « Serge touche à des choses essentielles, intemporelles qui ne sont pas liées à des phénomènes de mode : des choses plus profondes sur la nature humaine ».

Grand admirateur des illustrateurs américains Saul Steinberg, Oscar Robert Blechman et William Steig, il s’est lancé un nouveau défi. « Je suis en train de travailler sur un livre dans lequel le trait devient un vrai personnage ». Avec des projets encore plein la tête, Serge Bloch n’est pas prêt de remballer les crayons!

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