La réforme de l’aide financière à la scolarité pour les enfants français à l’étranger provoque des remous aux Etats-Unis.
Lundi, quatre conseillers élus à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE), issus de familles politiques différentes, ont publié un communiqué pour exprimer leur inquiétude face au nouveau barème des bourses, qui doit entrer en application à la rentrée 2013 dans les pays dits du rythme nord, auxquels appartiennent les Etats-Unis. Les familles françaises en Amérique du Nord se trouveraient « très fortement pénalisées » par cette réforme, selon eux.
Franck Barrat (MoDem), Damien Regnard (UMP), Richard Ortoli (centre) et Jean-Claude Zambelli (UMP) critiquent la baisse du montant général des bourses – certaines perdraient « plus de 50% » de quotité, selon leurs estimations – ainsi que le calendrier de l’application des nouvelles mesures. Selon eux, les parents ne seront informés du montant de leur couverture pour 2013-2014 qu’au mois de juillet, ce qui est « bien trop tard » selon les élus. « Nous sommes particulièrement inquiets d’une part de l’impact de cette réforme sur des centaines de familles boursières et d’autre part sur les établissements scolaires eux-mêmes qui verront dès la rentrée en septembre de nombreuses familles les quitter », déclarent-ils.
La refonte du système des bourses scolaires a pour objectif de créer les conditions d’un soutien financier plus équitable entre les familles, à la suite de la suppression de la PEC (Prise en Charge) en 2012. Les familles établies aux Etats-Unis bénéficiaient largement de l’ancien dispositif. En 2011, 776 familles françaises installées outre-Atlantique se sont partagées une enveloppe de 12 millions d’euros au titre de l’aide à étudier dans un établissement français, alors que les 1. 470 familles résidant à Madagascar, souvent binationales et percevant des salaires locaux, se partageaient la moitié de cette somme, rappelait Le Monde à la mi-janvier.
La réforme, entrée en vigueur le 1er janvier, s’appuie sur une modification des nombreux paramètres rentrant en compte dans la fixation du montant des bourses. Dans le collimateur des quatre élus AFE, la prise en compte de l’indice Mercer, du nom d’un cabinet qui établit chaque année un classement des villes en fonction du coût et de la qualité de vie, pour calculer le pouvoir d’achat des familles. Selon ses critiques, l’indice ne reflète pas la réalité des charges aux Etats-Unis car il ne prend pas en compte les dépenses relatives à certains services (cotisations retraites, santé, frais écolages et garderie par exemple). « Nous demandons que cet indice soit réévalué avec effet immédiat à un niveau plus réaliste permettant, comme originellement prévu, de rééquilibrer de manière plus juste le dispositif des bourses scolaires sans perte importante de quotité pour les familles », exigent les quatre conseillers AFE.