Orlando Rojas, le plus français des cinéastes cubains

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Niché au coeur du quartier cubain de Little Havana, le Tower Theater attire les spectateurs de tout Miami à la recherche de cinéma étranger et indépendant, majoritairement français et latino-américain.

Son directeur, Orlando Rojas, doit beaucoup au succès du cinéma. Cinéaste cubain célébré dans les années 90 comme l’un des grands espoirs de sa génération, il doit quitter Cuba pour les Etats-Unis à cause de la censure. Il prend la tête du Tower Theater à son ouverture en 2008.

Dans son petit bureau tapissé d’affiches de films, Orlando Rojas plonge un regard dans l’affiche d’”Un Prophète” et confie avec un sourire « la culture française a accompagné ma vie comme un fil rouge ».

Avant de devenir cinéaste, il étudie la littérature française à l’université. Son immersion dans la littérature et le cinéma français constitueront le fil conducteur de ses films : « Dans le milieu on me surnommait ‘Le Français’. Pour moi, le plus marquant dans la littérature et le cinéma français, c’est l’idée récurrente de la lutte d’un individu contre la pression collective, cette recherche de liberté héritée de la Révolution française ».

Cette soif de liberté qu’Orlando Rojas s’efforcera de montrer, lui vaudra, après trois jours de tournage, l’annulation par l’institution gouvernementale de cinéma cubain de son deuxième long-métrage sur la recherche d’émancipation de deux jeunes femmes. Le titre  « Fermé pour réformes » qu’il avait donné à son film sonnera comme une prémonition.

Exil aux Etats-Unis

Après avoir participé à de nombreux festivals internationaux, Orlando Rojas profite d’une bourse de la fondation Guggenheim pour s’exiler aux Etats-Unis. A Miami, il met de côté ses projets artistiques pour se consacrer à la direction du cinéma Tower Theater avec l’ambition d’apporter une nouvelle dimension culturelle à la ville : « La spécificité de ce cinéma est la programmation presque exclusive de films internationaux, au contraire des cinémas multiplexes qui ne proposent que des films américains. Ici, le cinéma français a évidemment une place privilégiée ».

Elu en 2011 par le magazine USA Today l’un des 10 meilleurs cinémas des Etats-Unis, le Tower Theater a vu sa fréquentation augmenter. Pour Orlando Rojas, « le Tower ne se limite plus à être un cinéma de quartier. Les gens viennent de loin pour voir un cinéma d’ailleurs ».

Evoquant avec enthousiasme les films de François Truffaut, Jean-Luc Godard et Agnès Varda, Orlando Rojas, conclut, pensif : «Ma véritable patrie c’est le cinéma».

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