(Revue de presse) Le timing n’est pas le plus heureux. Le New York Times a publié une tribune intitulée « Are The French the New Optimists ? » le jour où la France était à l’arrêt à cause d’une grève de plusieurs corps professionnels (cheminots, agents de la RATP, contrôleurs aériens…) contre les réformes du gouvernement.
Dans cette tribune publiée le jeudi 22 mars, la journaliste et écrivaine Pamela Druckerman raconte que l’optimisme, vertu traditionnellement associée aux Américains, semble avoir changé de camp depuis l’élection d’Emmanuel Macron. « La France commence à avoir l’air d’un pays optimiste et dynamique, alors que les Américains sont moins sûrs que tout sera O.K. ». Et ce, rappelle-t-elle, alors que “le cynisme est profondément enraciné en France“, citant les critiques de Voltaire sur les “optimistes” et la figure du “râleur” qui “demeure un archétype national“.
Depuis son arrivée en France, Pamela Druckerman a lu de nombreux sondages montrant régulièrement que les Français sont plus pessimistes sur l’avenir de leur pays que les Afghans et les Irakiens. « Les Français ne sont pas devenus magiquement joyeux, mais il y a un sentiment latent que l’espoir n’est pas idiot, et que la vie peut réellement s’améliorer. Comme toujours avec un nouveau président, il y a eu un sursaut d’optimisme après l’élection d’Emmanuel Macron l’année dernière. Mais cette fois, l’optimisme est resté fort et, en janvier, il a atteint son plus haut niveau en huit ans», écrit-elle.
Pendant ce temps, l’humeur nationale de l’Amérique a dérivé dans la direction opposée, selon l’expatriée. « Avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’optimisme quant à sa présidence était le plus bas de tous les présidents élus depuis au moins les années 1970. Nous sommes toujours optimistes quant à l’économie, mais seulement 27% des Américains sont convaincus que nous allons “dans la bonne direction” ».
L’optimisme – même, et peut-être surtout face à la difficulté – a longtemps été une marque de fabrique américaine. Mais selon Pamela Druckerman, il y a peut de raison de se réjouir. Mais il est devenu difficile de défendre le rêve et l’exceptionalisme américains aujourd’hui quand “l’Etat pourchasse les immigrés” et que le pays est à la traine en matière de santé et d’éducation. Elle termine tout de même sa tribune en évoquant la mobilisation des jeunes après la fusillade de Parkland (Floride), qui a fait 17 morts. Tout n’est pas perdu.
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