Diffusée vendredi dans le cadre de l’émission Medium large sur Radio-Canada (et disponible en vidéo sur France-Amérique) la discussion entre les deux candidats présents au second tour de la législative en Amérique du Nord a viré à l’affrontement politique. Malgré les tentatives de recadrage de la présentatrice, qui espérait surtout une explication du rôle de cette élection pour ses auditeurs québecois qui en ignorent tout.
L’éducation a mobilisé une bonne partie des vingt minutes de l’interview croisée. M. Lefebvre a rappelé qu’il était pour le maintien et l’extension de la PEC (Prise en Charge), la mesure de gratuité de l’enseignement pour les enfants scolarisés dans les classes de seconde à terminale des Lycées français de l’étranger. « Les Francais de l’étranger ne sont pas comme on veut bien le dire des privilégiés », a-t-il insisté. « Pour nous, c’est une forme d’assistanat des riches sur le dos du contribuable français », a affirmé la candidate PS-EELV, qui plaide pour la suppression de la mesure au profit d’un système de bourses attribuées sur critères sociaux et selon un barème régionalisé. Initialement prévue pour s’appliquer à l’ensemble des enfants scolarisés dans les établissements homologués par l’Education nationale hors de France, la mise en place de la mesure a dû être limitée aux seules classes de lycée et au montant des frais de scolarité de 2007-2008, en raison de son coût. Frédéric Lefebvre soutient son extension aux classes de primaire.
Pour Frédéric Lefebvre, la position socialiste pose « un problème d’égalité ». « Pourquoi ne pas traiter de la même façon les Français qui vivent à l’étranger et les Français qui vivent en France? », s’est-il interrogé, plaidant pour « augmenter le budget pour investir dans la jeunesse de France ici en Amérique du Nord ». «Je n’ai rencontré aucun chef d’établissement qui se félicite de cette mesure car ça a créé beaucoup de tensions à cause de l’injustice sociale de cette mesure dans leurs lycées», lui a répondu Mme Narassiguin.
En fin d’émission, les deux candidats ont brièvement parlé « fiscalité ». M. Lefebvre a évoqué les prises de positions de l’actuel ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, qui, il y a deux ans, s’est prononcé pour l’instauration d’un impôt sur certains Français de l’étranger. « Le Président Hollande a déjà confirmé qu’il n’y aura aucune création d’impôt pour les Français de l’étranger », a rappelé la socialiste.