Cher Nicolas
Ce dimanche 14 Février sera la quatrième fête de la Saint Valentin que je passe a New York, et à chaque fois, en compagnie d’un « boyfriend » différent, un vrai record ! Je pars déjà presque vaincue, je ne sais pas ce que je fais de mal pour toujours me retrouver seule, incapable d’avoir une relation sérieuse avec un Américain alors que j’approche de la trentaine. Quels sont vos conseils pour que cette Saint Valentin ne se finisse pas en massacre comme toutes les autres ?
Sophie, NY
Chère Sophie,
Mon premier conseil serait déjà de ne pas vous départir de votre sens de l’humour, vous en aurez besoin si l’un de vos désirs est de vivre une relation sérieuse avec un Américain. Au risque de donner un coup de sang à certains lecteurs, une relation franco-américaine est, en général, vouée a l’échec. Ce qui pourrait paraître comme un jugement léger et hâtif est hélas une triste vérité tant de cœurs ont été brisés en raison des nombreuses différences culturelles qui existent entre la France et les États-Unis. Le « dating » à l’Américaine, d’ailleurs intraduisible en français, en est la représentation absolue. Toutes les règles et les pièges que cela implique n’ont pas d’équivalent chez nous, il faut le vivre pour le comprendre.
Commencez par ne pas confondre votre «date» avec un de nos rendez vous galant. Le jeu dans lequel vous allez vous embarquer peut se comparer à un tour de montagnes russes émotionnelles, où montrer ses sentiments est une faiblesse et savoir lire entre les lignes une vraie qualité. Ne vous offusquez pas s’il vous demande de partager l’addition à la fin du repas, ne passez pas des nuits à vous demander comment répondre à ses textos tant ils sont énigmatiques, et cessez d’attendre des coups de fils promis qui ne viendront pas. Si tous ces messages codés qu’il vous lance d’une façon désinvolte vous laissent perplexe, apprenez-en la traduction une bonne fois pour toute : « I will see you soon », il ne veut plus vous revoir. « Let’s get in touch soon », bonne nouvelle, il veut vous revoir, mais c’est à vous de le contacter la prochaine fois. « You are too pushy » annonce généralement un énorme faux-pas, vous avez voulu le revoir trop tôt, et vous risquez de vous prendre en retour un « let’s touch base soon » qui vous envoie directement en prison sans passer par la case départ. S’il répond à vos actes de tendresse par un « you are too needy », c’est pour vous faire comprendre qu’il ne vous appartient pas encore, même si vous ne lui avez rien demandé. Et pour finir en beauté, s’il vous susurre à l’oreille le grand classique « I love you but I am not in love with you yet », accrochez vous, il prendra tout le temps qu’il lui faut pour vous jauger et vous comparer aux autres femmes qu’il voit en même temps que vous. Et oui, l’une des règles fondamentales du dating est que cela se conjugue au pluriel, surtout au genre masculin.
Bien sûr Sophie, je force le trait, mais l’esquisse est bien là. L’idée est d’être votre miroir pour que vous vous posiez les bonnes questions afin de découvrir les bonnes réponses qui sont en vous. Je vois souvent des femmes, des hommes et même des couples « mixtes » qui se retrouvent dans une impasse, incapable de gérer le fossé culturel et émotionnel qui existe entre les deux pays. Au lieu de continuer à vous taper la tête contre les murs en espérant qu’ils se brisent, il est préférable de prendre du recul et de regarder la situation telle qu’elle est, et non pas comme vous voudriez qu’elle soit.
Êtes-vous fatiguée de jouer un rôle qui ne vous ressemble pas ? Vous sentez vous perdue dans un jeu de piste dont vous ne voulez plus faire partie ? Que voulez-vous vraiment qu’il se passe dans votre vie ? Si vous voulez rencontrer quelqu’un proche de votre culture qui vous rendra heureuse, New York, ville cosmopolite par excellence, est l’endroit idéal pour cela. Si votre désir de sortir avec un Américain génère en vous tant de craintes, la partie est déjà à moitié perdue. Soit vous vous y prêtez de bonne grâce, l’humour et la dérision sont des outils efficaces pour cela, soit vous abandonnez l’idée de sortir avec un Américain qui a fait des règles du « dating » les seuls règles possible de rencontres. Mais quoi qu’il arrive, ne perdez surtout pas votre identité et ne reniez pas vos principes fondamentaux de vie. Jouer à contre-emploi, surtout lorsqu’il s’agit de votre vie personnelle, peut vous transporter dans une spirale de pensées négatives et ébranler la confiance que vous avez en vous-même.
J’ai connu, comme vous, des désillusions au travers de mes expériences de « dating ». Pour moi, l’amour n’a rien à voir avec gagner une bataille, bien au contraire, aimer c’est avant tout rendre les armes et s’avouer vaincu. J’ai donc très vite renoncé à l’espoir de vivre un jour une relation franco-américaine épanouie et équilibrée. Pourtant, et ironiquement, c’est bien dans une de ces relations que je suis aujourd’hui, et ceci depuis plus de six ans. Comme quoi, même pour un coach, il n’est jamais bon de faire des généralités.
Pour en savoir plus sur ce qu’est le life coaching avec Nicolas Serres-Cousiné, visitez www.monlifecoach.com
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Excellent!! Been there, done that. Tres drole et bien vu, merci le Coach!
Je déteste ce genre de généralités.. Mon petit ami est américain, et il n’ai pas du genre ” dating”.. Il a su me montrer ses sentiments , et n’a pas joué à ce “jeu de piste”..
Celia, je te suis dans cette idée. Je suis avec un américain depuis une semaine, sur son propre sol, et pas une fois il n’a joué, il a été clair dès le début, sans date aucune … Des exceptions qui confirment la règle ou une façon de penser qui monte ?