Une danseuse de 50 ans en tutu et sur des pointes, qui enchaîne entrechats et pas de deux, pendant toute une soirée…
A voir Marie-France Lévesque répéter le nouveau spectacle qu’elle donnera le 2 novembre au Scherr Forum de Thousand Oaks, cela semble tout naturel. Et pourtant, la ballerine revient de loin. Après un grave accident de la route en 1998, la carrière de cette danseuse talentueuse s’est brusquement arrêtée. « J’ai cru que je ne danserai plus jamais » confie Marie-France Lévesque, qui a dû effectuer trois ans de thérapie et a attendu quatorze ans avant de pouvoir remonter sur scène.
D’origine montréalaise, cette blonde longiligne est tombée toute petite dans le chaudron de la danse classique et de la musique. «Je viens d’une famille où il y a trois garçons. Ma mère qui aimait le ballet, voulait s’assurer que je sois féminine et m’a fait faire de la danse à 7 ans», raconte Marie-France Lévesque. «Moi, ma vraie passion, petite, c’était le piano classique. Mais au final, la danse m’a permis de combiner les deux. C’est la plus parfaite expression de l’âme».
A 18 ans, elle intègre les Grands Ballets Canadiens. Puis on lui propose une audition, à New York, à l’American Ballet Theater, en 1985. Elle est recrutée par le grand danseur et chorégraphe Mikhaïl Barychnikov. Pendant 11 ans, elle part en tournée à travers le monde. Puis la trentaine passée, à l’âge où les danseuses classiques songent en général à la reconversion, elle déménage à Los Angeles, pour y enseigner la danse et se tourner vers d’autres activités parallèles comme le théâtre et la télévision. Deux ans plus tard survient l’accident qui va changer le cours de sa vie.
« A 50 ans, je me sens comme si j’en avais 30 »
« Le fait de ne pas plus monter sur scène m’a vraiment manqué. Ce mélange de grandeur et de magie. C’est probablement une des raisons qui m’a poussée à revenir. Le fait d’avoir eu 50 ans récemment aussi: depuis, je me sens comme si j’en avais 30. C’est comme une renaissance. J’ai beaucoup d’énergie, le feu au corps ! J’ai eu brusquement envie de me lancer des défis, comme si je réalisais soudain que la vie était courte et qu’il faut vivre ses envies ».
Sur scène, Marie-France Lévesque aspire à transmettre tout particulièrement cette inspiration aux spectateurs. « Dans la vie, plutôt que de faire ce qu’ils aiment, beaucoup de gens se contentent d’un salaire confortable. Mais au fond d’eux, ils ont oublié leurs envies. En dansant, je veux les inciter à trouver ou retrouver leur passion, à avoir le courage de se réaliser d’une nouvelle façon. Ce n’est pas parce que l’on a 50 ans que la vie est finie, bien au contraire ! En danse, on peut s’exercer quasiment à n’importe quel âge».
Pour réaliser son nouveau spectacle, Marie-France Lévesque a d’ailleurs créé une troupe internationale en février 2013, composée de danseurs plus âgés que la moyenne. «Ils ont entre 27 et 50 ans. Ce sont tous des pros. Du fait de leur âge, ils ont une vraie maturité d’interprétation, qui leur permet d’exprimer toute une palette d’émotions». La danseuse qui a chorégraphié 70% du spectacle s’est également entourée de pointures du monde de la danse et de la musique, comme le pianiste et compositeur latino-américain Freddie Ravel, Patrick Frantz, ancien premier danseur de l’opéra de Paris ou encore la chanteuse Elizabeth Howard, 72 ans, couronnée Ms Senior California of America en 2012. «Un véritable exemple à suivre».
Dama Alicia Alonso a dansé jusqu’à l’age de 70 ans. Elle était la Prima Ballerina de Cuba. Quand elle dansait c’était magique. Elle aussi a subit un accident ou une maladie qui l’a empechée de danser pendant un long moment.
Vous êtes magnifique sur tous les points de vue, Je viendrai surement vous voir! Bravo pour la tenacité!
Bel article! Ce projet “On Pointe at 50 and Beyond!” me donne des ailes et des frissons à la veille de mes 50 ans! Marie-France Lévesque est une grande inspiration! BRAVO!!!