Les Métalliers Champenois Corp. (LMC), l’entreprise de ferronnerie du New Jersey qui a rénové la mythique torche de la Statue de la Liberté, vient de se déclarer en faillite. Elle a enclenché une procédure dite de Chapter 7, qui régit les banqueroutes, devant le tribunal de commerce de Newark.
Créée par un Français (Jean Wiart) au début des années 1980, la société s’était taillée un solide réputation en faisant entrer le savoir-faire de ses Compagnons chez les riches américains: de Bill Gates à Madonna, on s’arrachait leurs réalisations, dont des rampes d’escalier à plusieurs millions de dollars…
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Malgré un secteur de la construction en plein boom, la société américaine a donc fait de mauvaises affaires. Selon le site d’information NorthJersey.com, qui s’appuie sur des documents révélés lors de la procédure, l’entreprise a vu ses revenus baisser ces dernières années. Depuis le début de l’année, elle a engrangé 588.000 dollars, contre un total de 2,9 millions en 2014 et 3,2 millions en 2013.
La société doit également de l’argent à différentes personnes et entités (388.000 dollars à TD Bank, 230.000 à l’IRS, 48.000 dollars à Jean Wiart, le fondateur de la société, 584.000 dollars à la société Métalliers Champenois en France).
Poursuite
En outre, elle est poursuivie devant un tribunal de Manhattan depuis février par une entreprise de rénovation et de construction, Interior Management, qui l’accuse de ne pas avoir réalisé un projet, malgré un paiement de 100.000 dollars. “Avec la procedure de mise en faillitte, nous ne sommes pas du tout sûrs de récuperer cet argent, indique Gary N. Moss, l’avocat d’Interior Management.
L’entreprise a connu un changement de direction en janvier, quand son ancien président Julien Legeard (qui avait pris le contrôle de l’entreprise en 2011, à 28 ans), est parti. Jean Wiart, le fondateur, avait alors repris les commandes de l’entreprise.
Nouveau départ?
La procédure de Chapter 7 aux Etats-Unis ne marque pas la fin des entreprises qui y ont recourt. Elle leur permet de réoganiser la dette pour pouvoir, dans le meilleur des cas, relancer l’activité. Ce dispositif est souvent vu par les professionnels du droit comme une opportunité pour les entreprises ou individus en difficulté financière de prendre un nouveau départ, sans dette.
M. Wiart n’a pas répondu à nos demandes de commentaires. Tout comme l’avocat de la société Ken Wasserman. Joint par téléphone, Julien Legeard s’est lui aussi refusé à toute déclaration.
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