Les Français de "Pixels" tappent dans l'œil d'Hollywood

Les Français de "Pixels" tappent dans l'œil d'Hollywood

Par Cécile Grégoriades / Le 6 mai 2010 / Actualité

C’est l’invasion des pixels. “Au début, nous voulions faire un clip pour un titre de musique électro”, se souvient Benjamin Darras de OneMoreProd. “On a abandonné l’idée clip et on s’est impliqué à fond dans le projet. On a voulu se faire plaisir”.
Pixels, film d’animation de deux minutes trente, est un condensé d’effets spéciaux et un clin d’oeil intelligent au “rétro gaming”, en référence aux jeux vidéos classiques des années 80, le tout en plein coeur de New York.”Attention, nous ne sommes pas accros aux jeux vidéos!” prévient Benjamin Darras, “mais on a tous grandi avec Tetris, Pac-Man ou Donkey Kong”.
Ce qui séduit la petite équipe parisienne, c’est la simplicité des graphismes de ces jeux mais aussi leur succès sans limite d’âge, de sexe ou de classe sociale. Avec Pixels, on replonge donc dans cet univers de jeux d’Arcade et d’Atari, le tout sur une bande son faite de tirs de Space Invaders, de lignes Tetris qui explosent et d’attaques de Donkey Kong.
Le cerveau derrière le court-métrage, c’est Patrick Jean, un graphiste de 33 ans. “Patrick voulait tourner Pixels à Paris, mais nous avons donné plus d’ambition au projet, d’où l’idée d’aller à New York. Après tout, c’est la ville de l’apocalypse!”, s’exclame Benjamin Darras. “Et puis Donkey Kong qui lance son tonneau massacreur, ça rend mieux depuis un gratte-ciel de Manhattan que depuis la tour Montparnasse”, plaisante-il. Patrick Jean passe alors deux jours à New York et… plus de quatre mois dans les studios de production à monter, modéliser, mixer.
OneMoreProd prend alors des risques : “On a produit ce court-métrage en pleine crise économique, alors que les autres comptaient leurs sous, nous on les dépensait”, se souvient Benjamin Darras. Les projets à l’époque étaient peu créatifs et peu rémunérateurs. “C’est ce qui nous a poussé à nous lancer dans cette aventure, c’était comme un bol d’air.”
Le court-métrage est mis en ligne début avril, et en très peu de temps, Internet s’empare du phénomène Pixels. La vidéo est visionnée plusieurs millions de fois et le téléphone n’arrête pas de sonner : “le jour, je recevais des coups de fil de la France, et la nuit, des Etats-Unis”, s’amuse Patrick Jean. Les producteurs de Gladiateur signalent aux Français qu’ils aimeraient les voir et que Will Smith dit avoir adoré le film, ni une ni deux, la petite équipe s’envolent pour Los Angeles.
Les Frenchies enchaînent les entretiens avec les producteurs hollywoodiens. “On pensait qu’on parlerait beaucoup de business et de marketing – ça a été le cas – mais on a aussi été surpris de voir que nos interlocuteurs étaient vraiment calés dans les domaines du cinéma français et du court-métrage”, explique Benjamin Darras, tout juste de retour de Los Angeles.
Les studios ont soif de nouveautés et les Français ont désormais un agent à Hollywood et ont choisi la boîte de production d’Adam Sandler, Happy Madison. Leur projet : faire de Pixels un long métrage avec un budget d’au moins 30 millions d’euros.

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