L’Ambassade de France au Canada le confirme : il y aura bien des bureaux de vote au Collège international Marie-de-France à Montréal, les 2 et 16 juin, pour l’élection législative en Amérique du Nord. La perspective cauchemardesque de voir les plus de 44.000 Français inscrits sur les listes consulaires débarquant au seul Consulat de France ne deviendra donc pas réalité.
« A Montréal, les électeurs ont été particulièrement nombreux pour les élections présidentielles (+ de 19 000 électeurs au second tour de l’élection présidentielle). Des raisons de sécurité et d’ordre public nous interdisent donc de recourir au seul Consulat général de France pour le scrutin législatif », précise Julie Duhaut-Bedos, porte-parole de l’Ambassade.
La nouvelle marque une évolution dans le bras de fer qui opposait Paris et Ottawa depuis plusieurs mois. Le 8 septembre dernier, une circulaire communiquée par le ministre canadien des Affaires étrangères, interdisait aux pays étrangers « d’ajouter le Canada à leurs circonscriptions électorales extraterritoriales respectives ». En d’autres termes, la France ne pourrait pas installer d’urnes en dehors de ses locaux diplomatiques dans le cadre de la législative. Mais la disposition ne s’applique pas au Collège Marie-de-France, dont la France est « partiellement propriétaire », précise l’Ambassade.
La gauche, qui enregistre historiquement de bons scores à Montréal (François Hollande y a recueilli près de 58% des suffrages au second tour), s’est félicitée de cette nouvelle. « Le vent du changement a aussi soufflé sur Montréal », a écrit Corinne Narassiguin, candidate PS-EELV à la législative en Amérique du Nord, dans un e-mail envoyé à ses supporters.