Les environs de Palm Springs : voyage insolite au cœur d’une Californie post-apocalyptique

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Si vous aimez sortir des sentiers battus, si vous appréciez l’étrange et l’art décalé, voici un itinéraire loin de la carte postale de Palm Springs, de ses palmiers et de ses golfs verdoyants.

La Salton Sea, du rêve au cauchemar

C’est le plus grand lac de Californie, une mer intérieure formée par accident lors de crues de la Colorado River au siècle dernier. Dans un environnement très aride, l’eau y a créé un paradis sauvage. Dès les années 20, l’agriculture s’y développe, les populations s’installent et dans les années 50, des stations balnéaires fleurissent. Sauf que le mirage ne dure pas. Le lac, en circuit fermé, se gorge de pesticides, son eau s’évapore au soleil et la concentration en sel explose. Résultat aujourd’hui : un lac fantôme pollué. Les habitants ont déserté, la faune a quasiment disparu et une odeur nauséabonde pique le nez. De ce désastre écologique, reste une vision époustouflante. Des couleurs uniques sur décor montagneux, des balades curieuses autour des vestiges d’une région déchue et des découvertes surprenantes comme de petits volcans de boue, témoins de l’activité géothermique locale.

En pratique : moins d’une heure de Palm Springs, au Nord de la Vallée Impériale. Infos au Salton Sea Visitor Center.

Rives de la Salton Sea © Charlotte Attry

Bombay Beach, de l’abandon à l’art alternatif

Entre la mythique ligne de chemin de fer qui longe la route 111 et les rives de la Salton Sea, se trouve Bombay Beach. Ancienne station balnéaire huppée, réputée pour ses hôtels et ses clubs nautiques, elle est autrefois un lieu de villégiature prisé. Victime du destin du lac, les habitants et touristes la fuient rapidement. Seuls quelque 200 marginaux y vivent encore, au milieu de carcasses de voitures rouillées, de maisons délabrées, de caravanes en ruine et de débris divers. Au cœur de ces décombres, des œuvres d’art déroutantes sont éparpillées çà et là. Depuis 2016, un festival d’art contemporain s’y tient en effet chaque année (Bombay Beach Biennale). Des installations étonnantes, un drive-in d’épaves de véhicules ou un opéra décoré de tongs valent le détour.

En pratique : suivre la direction de Bombay Beach Ruins, en longeant la 111 depuis Palm Springs (à 1h15).

Installation sur Bombay Beach © Shutterstock

Salvation Mountain, œuvre de dévotion psychédélique

La Montagne du Salut est une étape à ne pas manquer. Rendue célèbre par le film « Into the Wild » réalisé par Senn Penn en 2007, il s’agit d’une colline-monument érigée en hommage à Dieu. Confectionnée à l’aide de paille et d’argile, la montagne de 15 mètres de haut et de 45 mètres de large, se couvre de couleurs joyeuses comme le glaçage d’un gros gâteau. L’œuvre a nécessité plus de 20 ans de travail et des milliers de litres de peinture. Son créateur, Leonard Knight, un habitant du coin, y exprime sa foi. On découvre des versets bibliques, des messages d’amour, des pièces aux allures de grottes fleuries… Et que l’on soit croyant ou non, cette sculpture exubérante entretenue par des bénévoles, dégage une certaine poésie.

En pratique : 1h30 de Palm Springs, 20 miles de Bombay Beach, parking à l’entrée. Site officiel ici.

Slab City, plongée aux marges de l’Amérique

On peut étendre la visite aux communautés voisines de Slab City. On passe alors à une autre ambiance, tout aussi singulière, entre Mad Max et Burning Man. Ici, une centaine d’âmes vivent à l’année dans des caravanes de fortune installées dans les gravats, la poussière et la ferraille. Des anarchistes, des anciens soldats, des hippies ou des gens de passage animent les lieux de cette ancienne base militaire abandonnée dans les années 50. Ils se revendiquent « la dernière ville libre des USA ». Pas de règlementation, d’impôts, d’électricité ni quelconque commodité… Un parc d’installations métalliques et d’objets de récup’ détournés ravira les amateurs d’art déjanté à East Jesus.

En pratique : Avoir des réserves d’eau ! Faire un tour sur le site d’East Jesus.

Slab City © Shutterstock

Algodones Dunes, le désert pour horizon

Si l’on pousse encore un peu plus loin, au Sud-Est de la Salton Sea, avant les frontières du Mexique, on aperçoit d’immenses dunes de sable fin : les dunes de sable d’Algodone. Elles s’étendent sur un territoire long de 72 kilomètres et large de 10 kilomètres. Hautes d’une centaine de mètres, on peut s’en donner à cœur joie. Cette fois-ci, ambiance planète Mars ou Star Wars.

En pratique : la carte des dunes ici et site . Une partie est réservée aux activités motorisées et une autre est protégée. 

Algodones Dunes © Charlotte Attry
Charlotte Attry
Charlotte Attry
Journaliste formée à la psychologie, Charlotte Attry est spécialiste des problématiques de société. Autrice d'une collection de guides pour les femmes de plus de 45 ans, elle édite et écrit également des livres jeunesse. Sa mission : informer et accompagner à tout âge. Une motivation qui l'a amenée à réaliser des reportages et documentaires TV pour France 2, France 3, M6, TF1, Escales, etc. Installée à Berkeley depuis 2015, elle continue à collaborer avec des médias français et elle a rejoint la rédaction de French Morning en 2019. Depuis, elle y raconte la Baie de San Francisco et les Français qui la font vibrer.

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