Les Arts Décoratifs français inspirent la magie de Walt Disney au Met

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On n’y avait jamais suffisamment fait attention. Tout absorbés que nous étions par les histoires délicieusement envoûtantes d’épopées et d’amour des films de Walt Disney qui animaient notre enfance, on ne s’est pas vraiment demandé d’où venait l’inspiration pour ce château rose aux tours montantes, ces horloges et chandeliers parlants, ces festins roboratifs dans leur service immaculé. Avec son exposition d’hiver « Inspiring Walt Disney – The Animation of French Decorative Arts », le Metropolitan Museum of Art attire notre attention sur les origines européennes, et essentiellement françaises, de l’esthétique de nos Disney préférés.

Walt Disney, le collectionneur

Walt Disney (1901 – 1966) était avant tout un artiste, dont les multiples passages en France ont nourri l’imaginaire et celui des centaines de dessinateurs employés par son studio d’animation fondé en 1935. Pendant ses voyages, le cinéaste et producteur américain accumula une collection conséquente de contes illustrés, d’objets décoratifs et de dessins architecturaux qui forment, encore aujourd’hui, le noyau dure du répertoire visuel des décors et personnages de ses films.

L’exposition du Met reprend chronologiquement les grands classiques que sont « Blanche Neige », « Cendrillon », « La Belle au Bois Dormant », « La Belle et la Bête », et juxtapose à des extraits de film et dessins originaux certains des objets décoratifs qui en suggèrent l’inspiration.

L’accent est mis sur l’animation, l’envie propre à Disney de donner vie aux objets inanimés, objets pour beaucoup issus des mouvements baroque et rococo. Une salle dédiée à Lumière, BigBen et Mme Samovar – objets animés de « La Belle et La Bête » – suggère leur proximité esthétique avec une horloge Boulle ou des bras de cheminée en porcelaine par Jean Claude Duplessis, orfèvre VIP à la cour de Louis XVI. 

L’artisanat français à l’honneur

On découvre des objets délicats et luxueux, produits d’artisanat français d’exception. On voit les scènes de bals de « Cendrillon » et de « La Belle et la Bête » dont l’architecture est inspirée, le doute n’est plus permis, de la galerie des glaces à Versailles. Le rococo est caractérisé par son exagération sensuelle de mouvements et de couleurs, son esthétique luxueuse, sucrée et espiègle qui assume l’outrance et le kitsch, symboles d’une noblesse de la cour de Versailles pour laquelle l’excès était la norme.

L’exposition nous suggère que, pour Walt Disney, le faste des arts décoratifs du XVIIème furent la raison d’être de l’univers unique, opulent et magique qui caractérise ses films. Cette influence survit à Walt Disney bien au-delà de sa mort en 1966. Dans « La Reine des Neiges » (2013) une scène ou l’héroïne est suspendue sur une balançoire est la réplique exacte des « Hasard Heureux de L’escarpolette », œuvre notoire du très rococo Jean-Honoré Fragonard.

Le parcours feutré, et en musique, de l’exposition nous charme à double titre : elle nous fait redécouvrir nos souvenirs d’enfance avec une attention particulière donnée à la magie des lieux et des objets, et elle nous donne une appréciation nouvelle pour l’artisanat français, un enchantement à part entière. 

Credits Photos : Courtesy of the Met. 

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