On est encore loin du premier tour de l’élection législative, mais Yan Chantrel serre déjà des mains. Fraîchement investi par le Parti socialiste, le candidat, qui se décrit comme “progressiste” , sera à New York avec le sénateur Jean-Yves Leconte pour un meeting public le vendredi 4 novembre. Son premier aux Etats-Unis.
La démarche ne va pas sans rappeler celle de Corinne Narassiguin en 2012. L’ex-candidate était partie à la rencontre des électeurs plus d’un an avant le scrutin. Une stratégie payante pour elle, malgré l’invalidation de l’élection un an plus tard. “Je faisais partie de l’équipe de campagne de Corinne Narassiguin. Je l’avais soutenue. Je voulais partir en campagne tôt car le territoire est vaste et je prends les choses au sérieux. C’est important d’aller à la rencontre des Français d’Amérique du Nord” .
Etabli à Montréal, Yan Chantrel doit son engagement à gauche à son enfance dans le Val d’Oise, en banlieue parisienne. “J’ai vu la discrimination, le racisme, le rejet. J’avais des amis qui n’avaient pas les mêmes chances que moi à cause de leur quartier ou leur nom” . Après avoir lancé son entreprise de services à la personne, il touche à la politique en obtenant en 2009 un master en communication politique à Paris XII, puis en devenant collaborateur parlementaire au Sénat. En 2011, c’est l’expatriation pour le Québec, où il est coordonnateur pour le Comité Consultatif pour la Clientèle Judiciarisée Adulte, un corps qui émet des avis au Ministère du Travail sur l’intégration et le maintien en emploi des individus qui possèdent un casier judiciaire. En 2014, Il est élu à l’AFE (Assemblée des Français de l’Etranger) et devient conseiller consulaire. “Je veux porter les problématiques plus haut, dit-il aujourd’hui. Il ne faut jamais se satisfaire du réel” .
Comme candidat, il aura cependant à faire face à des défis que Corinne Narassiguin n’a pas a eu à relever, notamment la popularité très basse de l’exécutif et l’absence du désir d’alternance qui avait porté la gauche au pouvoir en 2012. “On ne connait pas encore les candidats pour la droite et la gauche. La situation n’est pas claire. C’est difficile de dire ce qu’il va se passer” , relativise-t-il, arguant que “les gens peuvent être déçus, mais il y a aussi des points positifs que je veux pouvoir expliquer et défendre. Je reste lucide, je suis un éternel insatisfait qui veut des avancées nouvelles” .
Dans un premier temps, sa démarche est “participative” . Son équipe de campagne, qui “regroupe des progressistes de tout bord, des personnes proches d’En Marche“, a lancé une plateforme en ligne pour recueillir, jusqu’au 15 janvier 2017, les propositions des Français d’Amérique du Nord. Le candidat intégrera certaines de ces idées à son projet. “On veut rassembler sur la base de nos valeurs progressistes. Nos propositions seront originales. Elles ne passeront pas inaperçues dans le débat français” , promet-il, évoquant des sujets de société comme la légalisation du cannabis, la PMA et la GPA. “La gauche française est assez défensive et conservatrice sur ces questions-là. Sur les sujets de société, on est plus progressistes et avancés que le PS français. On l’a vu pendant le débat sur le mariage pour tous” .
Candidat pour “apporter de nouvelles perspectives dans le parti socialiste” , il tient à rappeler qu’il n’est “pas un homme politique professionnel” . “C’est important que des citoyens s’engagent. L’engagement doit être sur une courte durée. C’est pour cela que je suis pour la limitation du cumul des mandats, explique-t-il. Ma liberté est totale” .
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