Député de la Marne, ancien Ministre du commerce, Renaud Dutreil, 48 ans, fut un jeune UMP plein de promesses. Mais les électeurs ne l’ont pas entendu de cette oreille. Après un parachutage raté à Lyon et l’échec aux municipales de Reims en mars dernier, il avait donc décidé de “quitter la politique” pour l’aventure du privé. LVMH l’a nommé président de sa branche Amérique du Nord, ce qui implique d’être basé à New York.
Mais l’ancien ministre a dû se faire prier pour quitter la scène politique. Il a d’abord envisagé de rester député, au moins quelques mois, tout en habitant à New York. La démarche est évidemment inédite et a soulevé l’émoi. Objet de la manoeuvre: éviter à la majorité une élection partielle risquée. En effet, jusqu’à présent, un député démissionnaire n’était par remplacé par son suppléant; une élection partielle devait être tenue. La révision constitutionnelle de l’été 2008 a changé cela. Seulement, pour la mise en application une loi organique est nécessaire, loi organique qui prendra quelques mois à être adoptée. Bref, Renaud Dutreil espérait attendre l’entrée en vigueur de cette loi organique avant de démissionner, pour léguer son poste à son suppléant, sans repasser par la case suffrage universel.
La mini polémique a fait capoter ce joli plan, d’autant plus que Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée Nationale, pourtant UMP, n’a pas joué en équipe et s’est indigné de la non-démission de Dutreil. Celui-ci a donc rédigé sa lettre de démission ce mardi. Il est désormais “dans le privé” à temps plein et new-yorkais à part entière.
L'Assemblée ou New York, il faut choisir
Par Emmanuel Saint-Martin / Le 16 septembre 2008 / Politique
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