Laetitia Gazel-Anthoine veut rendre les villes américaines plus smart

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On peut être spécialiste en “smart city” et transports publics et se tromper de sens en prenant le métro.
C’est ce qui vient d’arriver à Laetitia Gazel-Anthoine, la patronne de Connecthings, en retard au rendez-vous. “Mais tiens, c’est un user case ! On pourrait imaginer une alerte qui te prévient si tu pars dans le mauvais sens.”
Ce type d’alertes n’est pas au programme de Connecthings, mais l’esprit y est. Trouver des moyens de rendre la ville plus “intelligente”, tel est le créneau de Laetitia Gazel-Anthoine.
Sa start-up en plein essor (elle a fait +50% de chiffre d’affaires en 2015) propose aux villes un système de balises interactives. Posées sur des arrêts de bus ou des bancs publics, elles envoient des données sur des smartphones, des montres ou lunettes connectées (via blue-tooth, NFC ou QR code): des informations sur les services à proximité, l’état du trafic, ou le temps d’attente du prochain bus “Si le bus passe dans 10 minutes, on informe l’utilisateur qu’il y a vélo en libre-service disponible à 30 mètres“, affirme Laetitia Gazel Anthoine, qui compte parmi ses clients les villes de Barcelone, le Grand Lyon ou Rio.
En septembre, Connecthings a levé 10,5 millions de dollars pour se développer sur le marché américain. Début 2016, Laetitia Gazel-Anthoine a donc fait ses valises, installant à Carroll Gardens son mari ingénieur et leurs quatre enfants, “qui sont dans quatre écoles différentes, c’est un peu chaotique”, souriant-elle.
Alors qu’elle emploie 25 personnes à Paris (et cinq autres entre Barcelone, Milan et Berlin), la CEO de 45 ans est repartie de presque zéro à New York, embauchant trois commerciaux américains et installant son ordinateur dans l’open-space Spark Labs.
“On va bientôt intégrer Grand Central Tech, un nouvel espace qui est très orienté sur la ville”, raconte cette ingénieure qui a fait sa carrière dans le monde de la téléphonie mobile avant de créer Connecthings à Paris en 2007. D’ici la fin 2016, elle aimerait recruter cinq ou six personnes supplémentaires à New York.
Connecthings
Tous les matins, elle est en relation avec ses équipes à Paris – mais sans regretter  d’avoir traversé l’Atlantique. “C’est bien de donner de l’air à ses équipes. Et la directrice que j’ai nommée à Paris est une femme de poigne” .
Si elle n’a pas encore de clients aux Etats-Unis, Laetitia Gazel-Anthoine est en contact avec les villes de New York, Boston, San Francisco, Charlotte ou Atlanta. Et aussi avec des opérateurs de téléphonie ou des entreprises du secteur para-public. “Aux Etats-Unis comme en Europe, les villes sont de grosses machines, ça prend du temps et il y a une dimension politique”, commente Laetitia Gazel-Anthoine.
Elle est persuadée que les villes américaines “sont un marché très porteur”, avec un secteur privé qui joue “un vrai rôle de partenaire”. Et de l’argent : le DOT (Department of Transportation) a ainsi lancé fin 2015 un appel à projets Smart City, avec 50 millions de dollars à la clé pour la ville gagnante, nous dit-elle. Une soixantaine de villes ont candidaté. “Il y a ici une vraie envie de faire bouger les choses. D’autant qu’il y plein de villes européennes qui sont très en avance par rapport aux Etats-Unis. A New York, même si il y a LinkNYC, on est loin des métros sans chauffeurs !”
Mais si le système Connecthings est pile dans l’air du temps, il suscite aussi des craintes, sur des questions de sécurité ou de respect de la vie privée.“Les données que l’on récupère ne sont jamais liées à une personne, répond Laetitia Gazel-Anthoine. Et il n’y a pas d’usage commercial, sauf si par exemple la personne a déjà téléchargé l’application du partenaire. Là-dessus, on veut être irréprochable.”

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