La mort de la Baguette

La mort de la Baguette

Par Astrid Ribois-Verlinde / Le 5 août 2013 / Actualité

(Revue de presse) Les Français bouderaient-ils la Baguette ? C’est la question que s’est posée le New York Times en apprenant que les Français sont de moins en moins nombreux à manger du pain à table.

« Il semble que les Français perdent l’amour (…) du pain. Ces temps-ci, le Français moyen mange seulement une demi-baguette de pain par jour contre une baguette entière en 1970 et plus de trois en 1900. Les femmes (…) en mangent environ un tiers moins que les hommes, et les jeunes environ 30% moins qu’il y a dix ans, avance le site du quotidien. Le déclin est si inquiétant que l’Observatoire du Pain (…) a débuté une campagne nationale en juin qui défend le pain comme ce qui promeut  une bonne santé, une bonne conversation et la civilisation française ».

Le quotidien s’étonne de cette tendance alors que le pain à la française a tout pour être populaire. « Coûtant un peu plus d’un dollar, la baguette classique est l’une des denrées de base les moins chères du pays. Dix milliards de baguettes sont vendues en France chaque année. Une fête du pain est organisée chaque mois de mai pour la Saint Honoré (le saint patron des boulangers) pour que les Français puissent déguster différents pains, apprendre comment il est fabriqué et même apprendre à devenir boulanger. Et Paris organise un concours annuel pour sélectionner le boulanger qui aura préparé la meilleure baguette, le pain du gagnant ayant l’honneur d’orner la table du président François Hollande au Palais de l’Elysée pendant un an », explique le journal.

« Le pain laisse sa place à table aux rivaux que sont les céréales, les pâtes et le riz », avance le New York Times comme explication à ce déclin, même si « la France peut encore jouir de la plus forte densité de boulangeries indépendantes au monde (32.000) ».

Pour le Christian Science Monitor, l’explication se trouve plutôt dans les apports caloriques de la baguette. La journaliste Sara Miller Llana raconte son expérience en arrivant en France : « Ici, j’ai vu pratiquement tout le monde macher des bouts de baguette en marchant dans la rue. Si (les Français) peuvent le faire, pourquoi pas nous ? Nous l’avons fait (…) sauf que cela dure depuis quatre mois et nous avons pris quelques kilos ».

« Quand vous mangez de la nourriture française –  des croissants, des sauces au beurre, des tartes au chocolat, et oui, des Baguettes – comme un Américain, vous avez un problème, continue la journaliste. Il se trouve que nous en sommes venus à ce constat cette semaine et que nous avons décidé d’interdire la Baguette (…) à la maison », conclut-elle.

Guerre du cola

Après la crise de la baguette, c’est au tour du Coca-Cola d’être boudé, cette fois pour des marques françaises. Le Wall Street Journal consacre cette semaine un article à cette nouvelle tendance : le Coca parisien, une alternative au célèbre soda américain. « Une nouvelle boisson, baptisée Paris Cola, joue des coudes pour se frayer un chemin dans les magasins de la capitale française cet été, pour effriter la domination de Coca-Cola Co. Mais Paris Coca doit faire face aussi à un problème interne : une autre boisson appelée Parisgo Cola est lancée au même moment », explique le site du quotidien. « Une nouvelle guerre du cola a éclaté cet été à Paris, entre deux boissons portant presque le même nom », lance le Wall Steet Journal, avant de rappeler que du logo jusqu’au packaging, les deux bouteilles concurrentes se ressemblent en tous points ou presque.

Attrape-touriste ou vraie défense du terroir français, le site affirme que « la guerre du coca parisien est la  dernière conséquence d’un secteur bouillonnant de l’économie française : une vague de fabricants de cola ont une approche locale d’une boisson mondialisée et puisent dans la fierté du pays pour ses spécialités régionales comme le Roquefort ou le Bourgogne. Plus de 30 colas régionaux ont vu le jour en France ces dix dernières années, en commençant par le Breizh Cola en Bretagne, pour se propager sur la côte méditerranéenne avec le Corsica Cola, en passant par le pays Basque avec l’Ehka Kola et l’Alsace avec l’Elsass-Cola ».

La Légion d’Honneur a plus de succès aux Etats-Unis qu’en France

Le magazine Style du New York Times s’est quant à lui intéressé à la Légion d’Honneur, « la plus haute distinction de l’Etat français ».

Pourtant « de nombreux artistes, intellectuels, des esprits de gauche et libertaires considèrent que la Légion d’Honneur est ridicule, un honneur légué à toute personne assez proche d’un ministre pour le recevoir, écrit le quotidien. En fait, la Légion d’Honneur pourrait avoir plus de cachet auprès des Américains que des Français », avance le magazine. Après avoir énuméré une liste de personnalité célèbres décorées (comme Paul McCartney, Robert Redford ou encore Steven Spielberg), le journal précise que « cela ne veut pas dire que c’est du tout cuit pour tous les Américains célèbres. Au printemps dernier, le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, Jean-Louis Georgelin, a rejeté une demande de la ministre de la culture Aurélie Filippetti de nommer Bob Dylan Chevalier ».

Crédit : Sipa / Sipa USA

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