La "French mom" consacrée, Hollande rhabillé

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La presse américaine ne s’était pas beaucoup intéressée à François Hollande jusqu’à présent. Mais le meeting du candidat socialiste au Bourget, coup d’envoi officiel de sa campagne, dimanche dernier, a retenu l’attention des médias.

Et de quelle manière ! Du discours du candidat à l’élection présidentielle française, ces derniers n’ont retenu que les déclarations choc sur la finance. « L’adversaire de Sarkozy considère le secteur financier son ennemi » titre le Wall Street Journal. Reuters s’offusque et parle d’une “gifle” pour le monde financier tandis que pour le San Francisco Chronicle, “le combat contre la finance” de M. Hollande est même une promesse de campagne.“L’ancien chef du PS a promis que de nouvelles lois pour réglementer le secteur financier serait proposées durant les premières semaines de sa présidence, s’il est élu.” Qu’on se le dise, les méchants socialistes sont remontés à bloc pour 2012 !

Sarkozy Effect

A travers ces titres, c’est une méfiance voilée envers le socialisme qui s’exprime. Il y a peut-être un peu de cela dans l’article de Roger Cohen du New York Times, The Sarkozy Effect. Pour le journaliste américain, le peuple français aura à faire un choix crucial entre un candidat “leader” et un autre “qui incarne le changement“. On a d’un côté François Hollande, “cultivé, comme les Français aiment que leur président le soit“, “aminci“, un “gentleman bourré de charme et d’humour qui a étudié dans les meilleures écoles“.  Et de l’autre, Nicolas Sarkozy, le “sale mec qui gesticule“, le “Rastignac sans aucun mérite, aveuglé par l’ambition“.

Mais au-delà de cette mise en parallèle peu flatteuse, entre Hollande le socialiste et Sarko l’Américain, Roger Cohen a choisi : il vote Sarkozy. Et le journaliste d’énumerer les raisons pour lesquelles il lui pardonne son “égo à la Napoléon“.

Là encore, les socialistes ont bon dos. Roger Cohen les associe aux termes « immobilisme », « indécision » et « lutte des classes » tandis qu’il prête au président des attributs pour le moins américains. En effet, il est vu comme un « doer » (un homme d’action), qui a notamment déclaré que « l’amour de l’Amérique était OK ». « Le courage politique de Sarkozy est indéniable : beaucoup de personnes qui ne le supportent pas ont le sentiment qu’ils vont en avoir besoin », écrit-il.

Le retour de la “French mom”

Nous terminons cette revue de presse par un article du magazine britannique The Economist sur un sujet franco-américain : l’éducation des enfants des deux côtés de l’Atlantique. Le magazine fait une critique de Bringing Up Bébé, le livre de Pamela Druckerman qui vante la qualité de l’éducation inculquée aux enfants français. L’ouvrage qui doit sortir début février aux Etats-Unis s’inscrit dans la lignée des livres qui proposent aux Américaines de percer le mystère de la femme française, comme What French Women Know de Debra Ollivier ou French Women Don’t Get Fat de Mireille Guiliano.

The Economist résume l’ouvrage de Pamela Druckerman dans des termes qui pourront faire sourire certains parents. Il décrit les enfants français comme “patients“: “Ils attendent que leurs parents aient fini une conversation plutôt que de les interrompre“. “Ils ne laissent pas traîner leur jouets” et “mangent de tout contrairement aux enfants américains qui s’en tiennent au mono-régime pâtes et frites“. Les mères françaises semblent également moins stressées, “la maternité n’étant qu’une partie de leur vie” contrairement aux mères américaines “anxieuses et obnubilées par leurs enfants“.

Y-a-t-il une superiorité de la “French mom” comme French Morning l’avait avancé en janvier 2011? Le magazine nous calme tout de suite et décrit l’éducation à la française comme « dure », « exagérant l’échec et sous récompensant la réussite.» La France n’est pas encore tout à fait l’Amérique.

 

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