« Je suis de droite, mais je reste souvent éloigné des opinions politiques de mes amis du comité de soutien à François Fillon à Miami », sourit Jean-Luc Oizan-Chapon qui était soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite et du centre. « Lors de son élimination, je suis resté sur ma faim », confie le militant de 75 ans contraint aujourd’hui de changer de poulain pour la présidentielle.
Installé depuis la fin des années 1970 aux États-Unis, ce retraité du Club Med, salarié durant plus d’une quarantaine d’années, a plongé en politique il y a seulement quinze ans, à la fin du premier mandat de Jacques Chirac. « Après son septennat, rien ne m’a sauté aux yeux, aucun bilan tangible, explique-t-il. N’étant pas politicien, j’avais besoin de voir des actes pris par rapport à des valeurs qui me sont chères, et je ne m’y suis pas retrouvé, j’ai donc décidé qu’il fallait faire bouger les choses ».
Le septuagénaire choisit alors son candidat et engage plusieurs années de militantisme au service de Nicolas Sarkozy dont il ne tarit pas d’éloges. « C’est un homme charismatique qui a laissé une trace en France, celle d’un vrai leader sachant gouverner un pays, indique-t-il. Aujourd’hui, il faut un président aussi fort pour oser dire et faire avancer les choses ». Malgré la défaite de son favori lors de la primaire à droite, Jean-Luc Oizan-Chapon n’a pas pour autant renoncé à la politique. « Au second tour, j’ai mis dans l’urne un bulletin François Fillon, car je suis Républicain et je joue la discipline du groupe. Il faut avouer que c’est le seul homme politique capable de redresser la France car jusqu’à présent il y a eu beaucoup de paroles mais peu d’actes ».
Concernant les affaires Fillon, le militant préfère relativiser. « C’est sûr, c’est embêtant, mais je ne regarde pas l’homme, je préfère penser à l’avenir de la France. Je suis profondément Français, attaché à ce territoire, sa culture et je continuerai à soutenir mon parti dans les coups durs ». Et plus la campagne avance, plus Jean-Luc Oizan-Chapon avoue avoir confiance en François Fillon. « Je me retrouve dans certaines de ses idées, notamment concernant l’Europe, car en sortir, comme l’envisagent certains candidats, est une absurdité totale, s’insurge-t-il. Même si l’Europe doit être ajustée, il faut arriver à reconnaître que les problèmes se situent à l’intérieur de notre pays, et chercher des solutions en interne avant d’aller critiquer les autres ».
Quant à savoir si François Fillon passera le premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Oizan-Chapon préfère rester confiant. « En tant qu’ancien rugbyman, je ne pars jamais vaincu, ma devise est que le match n’est jamais perdu tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti ». Et si un tel scénario ne venait pas à se produire, le militant reste formel. « Je ne voterai pour aucun autre candidat, ce sera sûrement un vote blanc, même si cela donnera malheureusement l’avantage à celui arrivé en tête. Malgré tout, je reste plein d’espoir en attendant le résultat sorti des urnes ».
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