Revue de presse. Au menu de cette semaine, un Tour de France tout en dénivelés, et des Français sourds et dépassés. Miam.
Mercredi dernier, le parcours du Tour de France 2015 était enfin révélé. L’occasion pour nos chers amis américains de spéculer sur l’édition à venir… Cycling News résume le futur challenge : « une course faite pour les grimpeurs », étant donné les dénivelés annoncés et le nombre d’épreuves en montagne… Selon le magazine, cette configuration serait plutôt favorable à nos petits Frenchies: « Thibaut Pinot, Romain Bardet et Jean-Christophe Peraud [auraient] une chance de remporter le mythique maillot jaune ». Ces derniers devront en revanche se méfier dans le sud, entre Rodez, Mende et Valence, « où les sprinteurs pourraient enfin gagner, après avoir bien souffert dans les Pyrénées ».
Le Time, lui, se concentre sur l’aspect financier de la course. En jeu pour 2015, pas moins de « 2 millions d’euros » de prix. Le Time fait un petit retour en arrière, en 1934. Le constat semble au premier abord plutôt positif : « les gagnants de chaque étape gagnent deux fois plus qu’il y a 80 ans, et le prix final est trois fois plus important ». Mais si les sommes peuvent sembler considérables, le magazine rappelle que c’est « bien moins que les récompenses offertes au championnat international de jeux vidéos Dota 2 » (mais « assez pour en être tout excité », ouf).
Les Français auraient-ils des problèmes d’audition ?
Alors que certains se réjouissent du Tour De France, d’autres accusent la France de terribles méfaits. Vulture impute en effet à la France la responsabilité d’un véritable carnage auditif, à savoir d’avoir fait “fuiter” le dernier album de Taylor Swift. Les preuves sont formelles : sur le CD, il est noté noir sur blanc le mot « pistes ». «Ha, oui, très drôle, écrit la journaliste, mais ‘piste’ est la traduction française de ‘track’, donc ces chansons viennent forcément de France».
Pire encore, « quand on met les chansons sur iTunes, toutes les informations apparaissent en français ». Selon le magazine, bien qu’ils « ne [soient] pas Sherlock », la culpabilité de la France serait indéniable. Ce serait même un complot avec la chaîne de magasins Target, où les albums de la chanteuse s’arrachent comme des petits pains. Depuis quelques jours, Vulture a toutefois nuancé son accusation : le Canada pourrait après tout lui aussi être coupable. « Blamons donc tous les endroits où l’on parle français », déclare alors fièrement le magazine.
Un idéal français « noble mais dépassé »
Quartz, lui, nous reproche notre attitude face aux minorités ethniques. Le titre de l’article est plutôt évocateur : « en France, ne croyez pas les personnes qui vous disent que la race est invisible». Pour le magazine, « l’absence de statistiques ethniques ou raciales prend des proportions dangereuses ». En témoigne le discours de certaines personnalités politiques et médiatiques.
Ses cibles ? « les démagogues comme Marine Le Pen du Front National ou Eric Zemmour qui pense que ‘peut-être le Maréchal Pétain n’était pas si mauvais’ ». Dans les médias français, parler des Noirs se résumerait à les montrer « sous le prisme du crime et de la pauvreté“, se lamente le Quartz. Preuve en est l’article d’Elise Vincent sorti dans M, le magazine du Monde, sur « la nouvelle élite noire ». Son reportage se basait sur des faits réels, démontrant l’émergence de cette élite organisée, issue de l’immigration. Il a été fortement critiqué, avec comme principal argument un prétendu manque de faits empiriques.
Pour Quartz, ce genre de comportements est typique de la France : lorsqu’une “bonne histoire sur des minorités sort”, les Français s’offusquent et démentent. Quartz pense que cet aveuglement français viendrait « de l’adhésion républicaine libérale, noble mais dépassée, à la notion de citoyenneté universelle », qui nous empêcherait d’accepter qu’on catégorise les gens selon leur « race ».
La France des démagos
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