Après l’angoisse, le soulagement. En Floride, même si Irma a provoqué la mort d’au moins 12 personnes, l’évacuation de millions d’autres, de nombreuses inondations et a privé des milliers de foyers d’électricité, l’ouragan semble avoir été moins destructeur que prévu.
« J’estime être une miraculée car cela aurait pu être bien pire », confie Marie Blanchard qui habite à Naples sur la côte ouest de la Floride. « Les dégâts se limitent à des arbres déracinés, des débris un peu partout et une absence d’électricité mais cela n’est rien comparé à l’archipel des Keys où au moins un quart des habitations sont détruites, ce qui est épouvantable ».
Un peu plus au nord, la ville de Tampa, qui redoutait l’arrivée d’Irma, a finalement évité le pire, même si les habitants ont vécu un week-end cauchemardesque. « Nous n’avons pas eu le temps de fuir avec ma femme alors nous nous sommes réfugiés dans un centre d’hébergement d’urgence, explique Nicolas Buisson. Heureusement, notre maison n’a pas été impactée par l’ouragan, nous avons simplement eu une grosse frayeur ».
Sur la côte est de la Floride, même si le scénario catastrophe tant redouté n’a pas eu lieu, Irma a tout de même causé quelques inondations et les dégâts sont parfois considérables. « Un chêne centenaire s’est abattu sur le toit de ma maison, raconte Axelle Rayrolles qui réside à Orlando. Le problème maintenant va être au niveau de mon assurance, car je ne suis pas la seule sinistrée et je vais devoir attendre plusieurs jours avant d’être prise en charge ».
Des foyers privés d’électricité
Les vents violents et les pluies ont également laissé sans électricité plusieurs dizaines de milliers de personnes. « Cela fait déjà quatre jours que nous n’avons plus de courant, indique Louise Mariusse qui habite à Hollywood. Sans électricité la situation est assez compliquée car l’air conditionné ne fonctionne pas, il n’est plus possible de cuisiner et je ne peux surtout pas travailler sans internet. Le réseau téléphonique fonctionne également très mal, ce qui ne facilite en rien la situation car je peux difficilement rassurer mes proches qui s’inquiètent ».
Il faudra par ailleurs beaucoup de temps avant que les six millions de personnes évacuées puissent regagner leur domicile. « Nous devons prendre notre mal en patience, souligne Mark Delenclos qui a trouvé refuge avec sa femme et sa fille à Dawson en Géorgie. Nous sommes malgré tout rassurés car nous avons pu joindre par téléphone nos voisins et à priori notre appartement n’a eu aucun dégât », ajoute le père de famille qui s’inquiète davantage concernant le retour à Hallandale. « Nous allons sûrement devoir parcourir plus de 1.000 kilomètres pare-choc contre pare-choc car les routes semblent être embouteillées ».
Certains habitants ont déjà pu regagner leur habitation, non sans crainte. « J’étais terrifiée à l’idée de retrouver ma maison inondée ou le toit arraché mais finalement rien n’a été détruit, précise Barbara Millet qui vit à Coral Gables depuis deux ans et qui traverse pour la première fois un tel évènement. « C’était très impressionnant de retourner dans mon quartier car je ne reconnaissais plus les lieux comme les routes étaient toutes recouvertes de branches et de débris ».
Un élan de solidarité
« C’est l’une des plus grandes menaces jamais rencontrées en Floride, et la plus stressante », insiste Suzanne Stoll, qui réside depuis près de vingt ans à Palm Beach. « Heureusement, plus de peur que de mal et aucun dégât majeur dans le secteur, seulement du sable qui a intégralement recouvert les routes près de la plage. Cela nous fait davantage de place pour bronzer, plaisante-t-elle. Cela devrait surtout être rapidement déblayé car tous les voisins se prêtent main forte ».
Les opérations de nettoyage vont se poursuivre en Floride grâce aux efforts conjugués des habitants et des autorités locales. « L’entraide a été la clé de la réussite pour surmonter cet évènement et le restera encore plusieurs jours », indique Laurent Caravel, co-administrateur avec Benoit Duverneuil du groupe Facebook « Cyclone Irma – Français de Floride » créé quelques jours avant le passage d’Irma. « Nous souhaitions centraliser les informations pour aider en tant réel les personnes en détresse en leur indiquant où acheter de l’eau, s’approvisionner en essence, ou encore trouver une solution d’hébergement ». Le groupe, suivi par plus de 2.000 personnes, devrait aujourd’hui connaître une seconde vie. « Nous souhaitons constituer une association d’entraide afin de gérer les problématiques futures en Floride, et pas seulement cycloniques, ajoute le co-administrateur. Cette catastrophe aura finalement été l’étincelle qui allume la mèche ».
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