Éducation bilingue dans le public: y-a-t-il trop de choix ?

Éducation bilingue dans le public: y-a-t-il trop de choix ?

Par Alexis Buisson / Le 31 août 2010 / Actualité

Pendant longtemps, le mot d’ordre en matière de projets éducatifs bilingues à New York était: “Il y a de la place pour tout le monde.” Mais 2010 pourrait bien marquer un tournant.
A la rentrée, au moins quatre élèves quitteront la classe bilingue de PS 151 dans le Queens pour rejoindre la toute nouvelle école à charte franco-américaine, NYFACS, à Harlem, amputant ce jeune programme du quart de ses effectifs de 1st grade et de la totalité de sa population francophone. “Si les inscriptions n’augmentent pas, je ne serai plus en mesure de soutenir financièrement le programme français, prévient le directeur de PS 151 Jason Goldner dans un e-mail. Croyez-le, il n’y a pas que dans le Queens qu’on veut apprendre le français.
Paradoxalement, les difficultés de PS 151 – et de PS 125, une école publique d’Harlem dont le programme bilingue aurait également perdu des élèves au profit de NYFACS – sont révélatrices de la bonne santé de l’enseignement bilingue à New York: jamais les parents n’ont eu autant de choix en la matière! Outre le Lycée français de New York, la FASNY (French American School of New York), l’EINY et le Lyceum Kennedy dans le privé,  ils peuvent inscrire leur enfant dans l’un des six programmes d’immersion bilingue lancés rentrée après rentrée depuis 2007 dans des écoles primaires publiques. Au total, ces programmes, couplés avec d’autres initiatives dans le public, ont concerné quelques 1.100 élèves en 2009-2010, selon les services culturels de l’Ambassade. (Voir ici le Guide Pratique de l’éducation en français).
“On recherche le meilleur pour nos enfants
A la rentrée 2010, un nouveau seuil sera franchi avec NYFACS. L’école franco-américaine offrira à tout enfant de New York souhaitant effectuer l’ensemble de sa scolarité primaire et secondaire dans le public la possibilité de suivre une formation bilingue. Pour les programmes d’immersion, qui ne couvrent que le primaire (à l’exception de CIS 22 dans le Bronx) et dont le recrutement se limite au quartier, l’arrivée de ce nouveau coq dans la basse-cour est un défi potentiel, en particulier pour ceux d’entre eux déjà confrontés à des difficultés, comme à PS 151 dont le programme a été miné par le retour en France de l’une de ses initiatrices.
Tout le monde était content du programme bilingue, insiste Magalie Bertoia, l’un des parents de PS 151 qui a décidé d’inscrire son enfant à NYFACS à la rentrée prochaine. Mais quand on vous propose un programme bien ficelé qui prépare au bac international, y’a pas photo. On recherche le meilleur pour nos enfants.”
La concurrence va sans doute faire capoter des projets. Il faudra être plus fort dès le départ, souligne Fabrice Jaumont, attaché éducatif auprès de l’Ambassade de France. Beaucoup de parents, qui n’auront pas envie de déménager, voudront avoir des classes bilingues dans leur quartier. L’arrivée de NYFACS va au contraire générer davantage d’engouement chez les familles qui ne connaissaient pas le réseau d’éducation bilingue. La famille francophone continuera de s’élargir. » Pour l’heure, outre PS 125 et PS 151, aucun des quatre autres programmes bilingues ne semble souffrir de l’ouverture de la nouvelle école.

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