Meilleure joueuse française de ces dernières années et basketteuse reconnue sur la scène internationale, Céline Dumerc, 32 ans, effectue depuis le mois dernier ses débuts en WNBA.
Membre de l’effectif des Atlanta Dream, la jeune femme découvre un univers ultra-professionnel : « Tous les repères sont différents, indique-t-elle. Il m’a fallu tout de suite être dans le rythme, malgré le décalage horaire. J’ai eu besoin de 3-4 jours pour comprendre le fonctionnement du club et comment les choses s’organisent pour les entraînements et la préparation. »
La surprise initiale passée, Céline Dumerc s’est vite adaptée à son nouvel environnement, à mille lieux du basket européen : « Ici nous évoluons vraiment dans des conditions privilégiées. Nous sommes ultra-chouchoutées. Tout est fait pour que nous ne pensions qu’au basket. Nous arrivons à la salle « à poil ». Inutile d’emmener sac ou équipement. Tout est fourni par le club et lavé par le club, que ce soit pour les matches ou les entraînements : chaussures, maillots, shorts, chaussettes, même le gel douche ou les différents produits d’hygiène et de beauté sont fournis. En Europe, nous n’avons pas la moitié de cela… »
Le confort proposé et l’accueil chaleureux de la franchise lui ont donc confirmé qu’elle avait fait le bon choix en choisissant Atlanta plutôt que New York, qui lui faisait aussi les yeux doux : « Atlanta a été la première équipe à vouloir me recruter. De plus, sur ces quatre dernières saisons, elle a joué trois finales, et semble parfaitement structurée. Par ailleurs, le poste de meneuse est celui où il n’y pas de titulaire attitrée et où j’ai une carte à jouer. »
De fait, au fil des rencontres Céline Dumerc s’est imposée dans la rotation de l’équipe et a même été titularisée à plusieurs reprises dans le cinq majeur : « J’ai beau avoir quinze ans de carrière derrière moi, je débarque avec l’esprit d’une « rookie » (ndlr : débutante). Je montre que je veux gagner ma place et des minutes de jeu. Cet état d’esprit semble plaire au coach. Tout le monde a été très gentil lors de mon arrivée et j’ai entendu dire beaucoup de bien sur mon parcours en Europe et dans les compétitions internationales. Mais la vérité c’est que personne ne me connaît aux Etats Unis ! J’ai tout à prouver, d’autant que j’arrive dans une équipe structurée et qui avait déjà joué six matches de championnat. Je dois être un bon petit soldat et me fondre dans le collectif. »
Elément incontournable de l’équipe, au sein de laquelle son énergie est communicative, la Française avoue tout de même qu’elle peut encore mieux faire, notamment dans sa gestion des fautes : « Le rythme des matches est plus intense. Il peut arriver de jouer quatre fois par semaine, tout en effectuant de longs déplacements. Il faut apprendre à être plus à l’écoute de son corps et ne pas négliger la récupération. Quant au jeu, il est beaucoup plus libre et plus individualiste. Ce n’est pas évident pour moi car j’aime les systèmes plus « cadrés » et organisés. Du coup, je commets quelques erreurs et je n’ai pas mon rendement habituel. Je dois corriger cela. ».
En dépit de ces petites imperfections, Céline Dumerc ne regrette pas d’avoir fait le choix de privilégier la WNBA, plutôt qu’une préparation avec l’équipe de France, à qui elle a toujours donné la priorité depuis dix ans : « Soyons honnête, je suis une joueuse anonyme. Je ne vais pas devenir une star et multiplier les performances. Je ne veux pas chercher à « faire des stats ». Je trouve ce challenge excitant et plaisant à vivre. Je voulais découvrir une nouvelle forme de basket et c’est ce dont je profite actuellement. Vivre une nouvelle expérience et prendre du plaisir sont mes uniques souhaits. Si les résultats suivent, tant mieux. »
Pour l’heure, cette option se révèle payante puisque l’équipe d’Atlanta caracole en tête de la conférence Est et s’affiche au fil des matches comme un sérieux prétendant au titre à l’automne prochain.
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