Un projet que Jim Douglas leur aurait envié. La « Coccinelle » s’appelle ici « Bucéphale ». A la place de Jim et son acolyte Wheely Applegate, Tristan Villemain et Quentin Renaud. Deux amis, une « deuche » et un livre, point de départ de l’aventure. Ecrit par Edouard Cortes et Jean-Baptiste Flichy, il s’intitule « Paris Saigon, 16 000 km en 2CV dans l’esprit de Larigaudrie ». Un cadeau qui tombe à point pour Tristan, qui rêve de faire un tour du monde depuis qu’il a dix ans. Dans leur ouvrage, Cortès et Flichy racontent leur départ de Paris pour Saigon en 2003, avec leur Citroën 2CV prénommée Bucéphale, par la route de la soie. Un voyage qui dure six mois. Une fois l’objectif atteint, ils laissent Bucéphale chez un agriculteur cambodgien, chargé de surveiller la 2CV pour une durée indéterminée et pour 1$ par jour, jusqu’à ce que quelqu’un vienne la reprendre. A la page 325, les deux auteurs précisent : « Si tu ouvres un Atlas et que par hasard, tu tombes au bout de l’Asie, saches que non loin de Saigon se trouve une 2CV qu’il faudra un jour rapatrier en France. Dans une boîte nouristanie, souvenir d’Afghanistan, nous conservons les clés de Bucéphale. Elles sont à qui voudra la récupérer ! »
« J’ai dû lire le livre une dizaine de fois », assure Tristan. Décembre 2007 : le jeune homme, alors âgé de 20 ans, passionné de voyages, avec la 2CV comme moyen de transport de prédilection, part récupérer Bucéphale chez l’agriculteur, entre le Vietnam et le Cambodge. Tristan met la voiture en sécurité dans la maison de Philippe, un ami français installé au Cambodge. Quelques mois plus tard, le fleuve voisin submerge les rives lors d’inondations, et Bucéphale est noyée sous la maison cambodgienne. La 2CV est rapatriée pour être réparée. Le 25 décembre 2009, Tristan et Quentin mettent le cap sur Singapour, puis Jakarta, Sydney, Valparaiso, Mexico et New York, où nous les avons rencontrés, devant les locaux de French Morning. A ce jour, les deux aventuriers, amis depuis quinze ans, ont parcouru 40 000 kms et traversé vingt pays.
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Bien sûr, ce voyage a un coût. « Entre 25 000 et 30 000 euros, selon Tristan. Plusieurs partenaires soutiennent leur projet. Et notamment le « Bistrot du coin », à Washington, qui les attendait pour fêter le Beaujolais Nouveau. « Le plus onéreux, souligne Tristan, est de mettre la voiture en sécurité toutes les nuits. » Le logement est spartiate, les deux amis dorment surtout dans la 2CV, car pas question de s’en séparer, et « aussi chez l’habitant, qui souvent préfère échanger son lit contre une nuit dans la voiture », raconte Quentin. Le climat est parfois rude, d’autant plus sans toiture. «Avant d’arriver à Chicago, on a roulé pendant deux heures, sous la neige, avec un bonnet, une écharpe, et une couverture de survie sur les genoux», détaille Quentin.
lls espèrent atteindre Paris dans trois mois, au plus tard. « Notre retour est attendu sur les Champs-Elysées », sourit Quentin. Ils envisagent de relater leur expérience dans un livre, « en anglais, pourquoi pas », car le réseau Citroën est très présent aux Etats-Unis.
Pratique
– Suivez le parcours de Tristan Villemain et Quentin Renaud sur http://letapesuivante.free.fr
– Vous souhaitez soutenir leur projet ? Contactez Emmanuel Villemain : [email protected]
Bucéphale fait son come back
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