Je travaille avec des Américains, et ça me tue !

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Cela ne se passait pas très bien au travail pour Sébastien. Directement arrivé de France il y a six mois, il avait pris son nouveau poste dans la filiale américaine avec enthousiasme.

Mais la charge était lourde à porter : nouveau poste avec une nouvelle responsabilité managériale, dans un nouveau pays, avec un nouveau manager et de nouveaux collègues pour la plupart américains, la responsabilité d’avoir fait déménager toute la famille à Dallas. Sans compter celle d’avoir fait quitter son emploi à sa femme. La peur de ne pas y arriver, l’impression de ne pas être bien vu par son entourage professionnel… tout cela chiffonnait Sébastien au point de voir son rêve américain se transformer en cauchemar. « Lorsque j’arrive au travail le matin et que je vois les gens, assis dans leur cubicle, lever la tête pour me dire bonjour avec un sourire de façade, j’ai l’impression d’être un étranger ».

Pour l’aider, je lui ai posé beaucoup de questions : certaines éclairantes, d’autres orientées vers l’action et beaucoup tapaient dans le mille. Dans un premier temps, les questions avaient pour objectif de clarifier la situation de Sébastien : de quoi avait-il peur ? Que risquait-il ? « Je risque de ne pas réussir ma mission et de devoir retourner en France prématurément ». Tout cela était bien embrouillé dans sa tête. Oui, c’était bien un mélange diffus de peur et de culpabilité qu’il ressentait quand il repensait au fait que sa femme avait quitté son emploi pour le suivre aux Etats-Unis. Il avait peur qu’elle ne soit pas heureuse. Et il craignait, EN PLUS, d’avoir mis en péril la stabilité financière de la famille dans le cas où il ne réussirait pas dans son job. Oui, il avait peur de ne pas être à la hauteur. Mais quelle hauteur ? Le savait-il seulement ? En fait, il se sentait tout petit.

Il fallait que Sébastien grandisse! Pour se sentir à la hauteur de la barre. Qu’est-ce qui était sous son contrôle et qu’est-ce qui ne l’était pas ? Sébastien ne pouvait pas contrôler tous les comportements de ses collaborateurs, mais il pouvait essayer de les comprendre et travailler avec eux sur les objectifs de l’équipe afin que tous les comportements aillent dans le même sens. Chacun à sa manière. Mais avec des processes et des objectifs partagés.

Une discussion avec son manager lui a permis de repositionner la barre à un niveau concret et accessible : clarification de son périmètre, feedback direct sur la manière dont il était perçu, suggestion de personnes qui pourraient l’aider dans sa mission, points attendus d’amélioration. En essayant de marcher dans les chaussures d’un Américain, Sébastien s’est rendu compte qu’il avait manqué de discernement. En fait, ses collaborateurs ne le considéraient pas comme un étranger, mais ils ne comprenaient pas bien ses méthodes de travail : ils avaient besoin de consignes claires et de processes. Les processes sont incontournables dans le monde du travail américain. Et les réunions doivent avoir un ordre du jour déterminé et être suivies d’un plan d’actions. « That’s not an option ».

Sébastien ne s’était pas rendu compte qu’en essayant d’avoir l’air sûr de lui, il avait caché sa peur d’échouer sous un masque d’arrogance… Lorsqu’il a fait tomber le masque et a pris le temps de décrypter les comportements culturels de ses collaborateurs américains, il a senti ce jour-là qu’il allait passer au-dessus de la barre. Sébastien a compris qu’il devrait désormais faire un effort pour arriver à l’heure en réunion et qu’il devrait trouver un autre moyen de faire passer ses idées sur l’organisation du service que de s’emballer en réunion sur des sujets connexes. Et expliciter ses idées de manière claire et structurée. « J’étais égaré dans des concepts d’efficacité alors que mes collaborateurs et mon management attendaient des actions ciblées ».

Par la suite, Sébastien s’est affirmé dans son milieu professionnel et a su utiliser ses atouts pour construire sa réussite dans sa mission aux Etats-Unis. Il savait qu’il courait toujours le risque d’échouer et de devoir retourner prématurément en France. « Et puis après ? Courir le risque de blesser mon orgueil et de perdre la face ? Ce n’est rien en comparaison de tout ce que j’aurais appris, sans compter l’expérience de la vie à l’étranger pour toute la famille… ». Désormais, il savait aussi qu’il avait la capacité d’affronter ce risque et qu’il en avait envie.

Parce que c’est en s’autorisant à être lui-même, en s’appuyant sur ses forces et en remédiant à ses faiblesses, en construisant des relations riches, en sachant mettre en avant la qualité de ses compétences acquises en France et les renforcer par ses nouvelles compétences américaines, qu’il a commencé à vivre pleinement son rêve américain. Et sa famille aussi.

 

  1. Effectivement, rien de bien etonnant ou nouveau !
    Il avait simplement la chance qu'”ils levaient la tete vers lui et lui lancaient un bonjour” depuis
    leurs cubicles, le matin…  etc..
    car avec ou sans sourire de facade, c’etait etre salue lors de sa prise de service ;
    LOL ! Ca n’a surement pas ete le cas pour moi,.. par exemple !
    donc c’est le seul detail qui m’a etonne dans cet article.
    La plupart des autochtones, s’il y en a vraiment (Les seuls veritables sont enfermes deans des reserves depuis des lustres), sont simplement peu accueillants, peu souriants, peu sympas et ne pensent en majorite qu’a leur propre gros ventre…
    L’ensemble du style de vie est simplement mediocre car il est acces principalement sur le materialisme extreme ; Pas etonnant que les conditions de travail soient tres dures (Sauf pour les billionnaires peut-etre).

  2. Je n’ai rien compris a l’article. Sans vouloir offenser l’auteur, l’article est mal écrit et vague. Que signifie “relations riches”? “nouvelles compétences” ? de quelles compétences parle t-on? et compétences américaines? qu’est ce que ca veut dire? ca manque de précision, ce n’est pas clair du tout.

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