A Hollywood, "CloClo" entre en scène

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“Nous n’avons jamais eu autant de professionnels qui s’intéressent au festival : on dirait qu’ils sont tous à la recherche du nouveau Jean Dujardin !” François Truffart, directeur du très populaire festival ColCoa, City of Lights, City of Angeles, qui s’ouvre lundi prochain à Hollywood, jubile. Un mois après le succès historique de “The Artist” aux Oscars, le cinéma français n’en finit pas d’avoir le vent en poupe aux Etats-Unis. Voilà pourquoi cette année, plus encore que les précédentes, le festival ColCoa sera indéniablement “THE place to be”, pour les professionnels d’Hollywood.

Ce grand rendez-vous cinématographique a été créé il y a 16 ans, par le Fond Culturel Franco-Américain, qui regroupe alors la SACEM, la Directors Guild of America (où a d’ailleurs toujours lieu le festival), la Motion Picture Association (MPA) et la Writers Guild of America. Son but: favoriser et encourager les liens entre scénaristes et producteurs de part et d’autre de l’Atlantique. “Et puis, petit à petit, le festival a pris une dimension plus commerciale, souligne François Truffart. La sélection est composée exclusivement de premières aux Etats-Unis, ce qui permet aux producteurs, distributeurs, agents artistiques, etc. de venir repérer de nouvelles œuvres et de nouveaux talents ou de racheter les droits de films pour des remakes…”.

Aujourd’hui, le festival est même utilisé comme plate-forme par les distributeurs américains qui viennent y promouvoir les films français qu’ils s’apprêtent à importer. Cette année, cela sera notamment le cas de la Weinstein Company, le distributeur de « The Artist » outre-Atlantique, qui présentera, en clôture du festival, sa nouvelle acquisition … le film-phénomène Intouchables”, qui a cartonné en France en 2011. “Ce n’est peut-être pas un film qui peut s’inscrire dans la course aux Oscars, mais il peut sans aucun doute rencontrer un grand succès aux Etats-Unis (…) Il s’adresse au grand public, s’inscrit dans la tradition américaine, possède un happy end… Les frères Weinstein ont d’ailleurs investi dans ce film avant même qu’ils ne sortent en France. A ColCoa, nous avons un attachement particulier pour les deux réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano”, qui étaient déjà venus présenter deux autres films en avant-première mondiale « Nos jours heureux » (2006) et « Tellement proches » (2009).

Une année exceptionnelle

ColCoa a contribué à faire connaître de nombreux films, artistes et réalisateurs français aux Etats-Unis : ce fut notamment le cas en 2007, de “La Vie En Rose” avec Marion Cotillard ou encore de Jean Dujardin et Michel Hazanavicius avec les deux opus d’0SS 117 en 2008 et 2009.

Cette année, le cru cinématographique a été tellement bon, que François Truffart avoue avoir eu “l’embarras du choix” lors de la sélection. “C’est une année assez exceptionnelle, qui vient prolonger le phénomène The Artist. Comme à chaque édition, ColCoa a souhaité mettre en avant la diversité du cinéma français, plutôt que de le restreindre aux films d’auteurs, comme il peut parfois l’être de manière un peu caricaturale. Cinquante cinq films ont été sélectionnés : 34 longs métrages et 21 courts. Parmi les longs métrages, 29 seront en compétition pour le prix du jury et le prix du public remis au terme du festival. Celui-ci ouvrira avec le bio-pic sur Claude François (“Cloclo, intitulé “My Way” aux Etats-Unis) qui a dépassé le million d’entrée en France dès sa première semaine d’exploitation. Parmi les autres œuvres présentées : « Polisse », de Maïwenn (Prix Spécial du Jury à Cannes), le film d’animation « Un monstre à Paris » avec les voix de Vanessa Paradis et Sean Lennon, le dernier Lucas Belvaux « 38 témoins », « l’Art d’aimer », une comédie d’Emmanuel Mouret, « Americano » de Mathieu Demy avec Salma Hayek, « Les adieux à la reine » de Benoît Jacquot, « L’amour dure trois ans » de Frédéric Beigbeder ou encore « La Fille du Puisatier » de Daniel Auteuil.

L’actrice et réalisatrice française Julie Delpy, figure du cinéma indépendant aux États-Unis, fera l’objet du «Focus sur un cinéaste» et donnera également un cours de cinéma. Enfin, un hommage sera rendu à Yves Montand à l’occasion des 20 ans de sa disparition, avec la projection du film restauré « Le sauvage » de Jean-Paul Rappeneau.

Si 70 à 75 % des visiteurs de ColCoa sont des professionnels de l’industrie du cinéma, les 25 à 30 % de cinéphiles amateurs restants sont nombreux à venir savourer les dernières créations du 7e art français. “Nous attendons 19 000 personnes, contre 3 000 à nos débuts. C’est plus qu’un Hollywood Bowl plein à craquer !” souligne malicieusement François Truffart. Sept cent cinquante kilos de fromage seront également proposés et le vin devrait couler à flot, tradition française oblige… Sauf, bien sûr, lors des projections spéciales réservées aux lycéens, dans le cadre d’un programme éducatif mis en place en 2008, visant à promouvoir le cinéma français auprès des jeunes américains. Près de 7 500 lycéens et 70 écoles du Comté de Los Angeles, y participent.

Infos pratiques :

Festival ColCoa, du 16 au 23 avril, the Directors Guild of America, 7920 Sunset Boulevard, Los Angeles. Prix des tickets : $ 10 adultes, $7  pour les seniors, $3  pour les étudiants et moins de 21 ans. www.colcoa.org 


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