Si vous vivez dans la métropole Dallas-Fort Worth, vous faites partie des 1,8 million de foyers qui peuvent désormais se faire livrer leurs courses par drone. Walmart, la première grande chaîne américaine de supermarchés à tester l’expérience après avoir signé un partenariat avec Wing, une société du groupe Alphabet, et avec Zipline, spécialisée dans la livraison par drone de matériel médical, vient d’étendre l’expérience à 75% de la population de la région.
Cela faisait plusieurs fois que nos siestes dans le transat étaient interrompues par des drones faisant des allers-retours autour de la maison – nous pensions que nos voisins testaient leur nouveau joujou. Jusqu’à l’arrivée du prospectus de Walmart qui nous informait que la livraison par drone était désormais disponible dans notre quartier. Gratuite et en moins de 15 minutes. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour nous convaincre de missionner ce petit appareil volant de nous livrer notre goûter. On fait le point sur cette première expérience.
Comment ça marche ?
- On télecharge l’application Wing Delivery
- On renseigne son adresse pour confirmer son éligibilité, puis la zone où seront livrés les paquets
- On fait ses courses depuis l’appli comme on le ferait depuis n’importe quel autre site de e-commerce
- On se dépêche de préparer la zone de livraison à réception de la notification de préparation de commande
- On suit le parcours de notre drone en vol comme on suivrait notre conducteur sur Uber, et on le cherche des yeux dans le ciel (il peut aller jusqu’à 113 km/h !)
- On s’installe bien confortablement pour admirer l’arrivée du petit engin. À vrai dire, on a à peine le temps de s’extasier devant l’opération que le drone a déjà repris son envol
- On ouvre le ou les petit(s) colis plastifié(s) que l’on prend soin de jeter dans la poubelle recyclable

Qu’est-ce qu’on en a pensé ?
Cette première expérience est globalement une réussite. L’appli est ludique et l’approche gamifiée la rend extrêmement simple d’utilisation. On déchante un peu malheureusement en découvrant le catalogue : de nombreux produits low cost de la marque Walmart, beaucoup de choses à grignoter, quelques articles de dépannage (pêle-mêle des gommes, des post-it ou encore des pellicules de polaroïd ), très peu de produits bio, des fruits et légumes à des prix élevés donc dissuasifs (1,77$ la pomme Granny, 1,07$ la pomme de terre Russet ou encore 0,88$ l’orange) et un nutri-score moyen de D sur l’ensemble du catalogue. L’offre est alléchante pour une envie soudaine de M&MS ou d’un plat préparé à l’heure du déjeuner, un peu moins pour les amateurs de nourriture healthy.
Autre observation, on ne trouve ici ni articles lourds ni articles volumineux qui menaceraient l’équilibre du drone en vol. Pour autant, on doit admettre que se faire livrer les courses par drone, c’est sacrément fascinant, pour les petits comme les grands. Plus encore quand on sait que la livraison restera gratuite pour une durée indéterminée pour les early adopters. On signe tout de suite le jour où Whole Foods ou Target décident de s’y mettre aussi !
Côté planète, on valide aussi pour l’impact environnemental beaucoup plus faible qu’une livraison traditionnelle (selon une étude realisée par Carnegie Mellon University, les drones pourraient avoir une consommation d’énergie par colis jusqu’à 94% inférieure à celle des autres véhicules); mais on déplore un peu le fait de devoir troquer la pollution de l’air pour de la pollution sonore.
Enfin, côté pratique, on note les horaires d’ouverture plus réduits qu’en magasin (9am à 5pm, 7 jours sur 7), la forte dépendance à la météo (interruption de service les jours de grands vents), le manque de fiabilité sur le temps de livraison (29 minutes au lieu des 13 annoncées). Mais on admet malgré tout que le service est utile pour un dépannage et qu’on renouvèlera rapidement l’expérience, rien que pour le fun !