Nommé dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère pour son film “The Salesman” (“Le Client”), Asghar Farhadi ne se rendra pas aux Oscars – le réalisateur iranien ne pourrait certainement pas entrer sur le sol américain depuis le décret anti-immigration signé par Donald Trump. Son film, en revanche, est bien arrivé.
Production franco-iranienne, “The Salesman” (“Le Client”) est actuellement projeté à l’Angelika Film Center et aux Lincoln Plaza Cinemas.
Dans ce dernier long-métrage, le réalisateur oscarisé pour “Une Séparation”, conte l’histoire d’Emad, un professeur, et de sa femme Rana. Une nuit, un tremblement de terre les force à évacuer leur appartement de Téhéran. Sur les conseils d’un ami, ils trouvent un nouveau logement, mais une part d’ombre entoure vite l’ancienne locataire des lieux. Cette dernière est en fait une prostituée. La vie du couple bascule lorsqu’un soir, Rana, restée seule à l’appartement, est agressée et violée par un ancien client de la jeune femme.
“The Salesman”, récompensé du prix du scénario au dernier Festival de Cannes, creuse donc la thématique du viol, de son traumatisme et de sa guérison dans un pays aussi pudique et pieux que l’Iran. Entre honte et culpabilité, Rana ne peut et ne veut pas parler de son agression. A l’inverse, Emad veut se venger. Pour lui, justice doit être rendue d’une manière ou d’une autre.
Dès lors, Asghar Farhadi nous embarque dans une traque du coupable, pleine de non-dits et de déroutes. Mais au delà du thriller sur les travers d’une société iranienne en pleine évolution, “The Salesman” est l’histoire d’un couple et de ses épreuves. Le duo captivant par son humilité oscille entre moments de crise et de grâce. Taraneh Allidousti (Rana) et Shahab Hosseini (Emad), prix d’interprétation masculine à Cannes, livrent une interprétation bouleversante et authentique de ce jeune couple iranien qui tente comme il le peut de survivre au choc.
"Le client" d’Asghar Farhadi, une course à l'amour et à la vengeance
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