En passant les portes du showroom Tesla de San Francisco, à l’angle de Van Ness avenue et O’Farrel street, l’atmosphère n’a rien d’électrique. À l’exception des cinq véhicules exposés au milieu de cette lumineuse concession de 6 000 m2. Baies vitrées sur deux étages, écrans géants, fauteuils rouges, blancs et noirs… Aucun détail n’est laissé au hasard, les trois couleurs de la marque automobile dominent.
« Vous voulez quelque chose à boire ? ». Le showroom – le plus grand des Etats-Unis – vient d’ouvrir ses portes mais les vendeuses sont déjà bien rodées. Un expresso sur le pouce, l’une d’entre elles me conduit dans le vaste parking à l’arrière du magasin. Le permis de conduire français suffit pour essayer un véhicule. Mon accompagnatrice me propose de prendre le volant d’un modèle S, dotée d’une batterie de 70 kWh, toutes options. Ce modèle d’entrée de gamme, a été remplacé, depuis juin dernier, par les modèles S 60 KWh et S 75 KWh, avec des prix de départ respectifs à 66 000 $ et 74 500 $.
Plein écran
Oubliez les boutons et autres voyants lumineux, seul un grand écran tactile de 17 pouces occupe le tableau de bord. Il permet de contrôler l’ensemble du véhicule mais aussi de naviguer sur internet avec un système de divertissement intégré « normalement » réservé au passager. Lors du calcul de l’itinéraire, la carte (celle de Google Maps) indique systématiquement les chargeurs et superchargeurs disponibles sur le trajet. Ces derniers rechargent 80 % de la batterie en une vingtaine de minutes.
Pour démarrer le véhicule, j’actionne la manette à droite du volant tout en appuyant sur le frein. Le silence est tel que je ne comprends pas tout de suite que la voiture est allumée. Sur la route qui me mène au quartier de Presidio park, je distingue un très léger sifflement.
Sans les mains
Après avoir testé l’accélération fulgurante du bolide – en moins de cinq secondes, de 30 à 100 km/h en moins de trois secondes -, j’actionne le pilote automatique, sur l’autoroute 101, au pied du Golden Gate Bridge, en direction de San Francisco.
La sensation est inédite : la direction se durcit et la voiture, comme possédée, ajuste seule sa trajectoire. Instinctivement, je freine et j’agrippe le volant. Ce n’est pas facile de lâcher prise au volant d’une voiture lancée à pleine vitesse. Finalement, alors que les ralentissements se succèdent, je me laisse prendre au jeu. Tout en gardant les mains à proximité du volant, je n’ai plus besoin d’accélérer, ni de freiner en permanence, la voiture le fait pour moi. Les embouteillages deviennent tout à coup beaucoup moins irritants.
De retour dans les rues du centre-ville de San Francisco, mon accompagnatrice me demande de désactiver le pilote automatique. C’est assez troublant de reprendre les pédales après dix minutes passées à se laisser guider. En rentrant au showroom, je gare la voiture dans le parking souterrain, en la contrôlant de l’extérieur, via l’application mobile de Tesla. Comme si je jouais à la voiture télécommandée.
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