SoKo, rockeuse à fleur de peau

SoKo, rockeuse à fleur de peau

Par Noémie Taylor / Le 18 mars 2015 / Culture

SoKo est de retour. Son nouveau bébé “My dreams dictate my reality”, dans les bacs depuis le 1er mars, est à l’image de son nouveau look : moins sombre, plus rock et électrique. Même si sa mélancolie légendaire, palpable dans ses nouveaux textes, continue de lui coller aux baskets.
Dans son gilet jaune défraîchi, son jean large et sa casquette vissée sur des cheveux blonds peroxydés, la chanteuse aux multiples bagues et grigris, tutoie d’emblée. Stéphanie Sokolinski, alias SoKo, nous accueille dans les bureaux de son attachée de presse, sur Sunset Boulevard, avec un grand “hug” affectueux, à l’américaine.
L’ours en peluche géant qu’elle découvre quelques minutes plus tard dans la salle d’interview connaît immédiatement le même sort. “Je peux l’embarquer ?” demande-t-elle, d’une voix de petite fille.
Femme orchestre 
Après trois albums et onze films (dont Bye Bye Blondie de Virginie Despentes), cette artiste précoce et ultra-douée de 28 ans, n’est pas prête à sacrifier son âme d’enfant. “Je souffre du syndrome de Peter Pan” explique-t-elle. “Mon père est décédé quand j’avais 5 ans (ndlr: thème qu’elle évoque dans sa chanson Ocean of Tears), ce qui fait que je suis devenue adulte trop tôt. Il n’y a pas beaucoup d’enfants qui sont confrontés à la réalité de la mort aussi jeune. Ca te donne tout de suite une autre vision du monde”.
A 16 ans, elle quitte sa famille bordelaise, pour une carrière artistique à Paris. “A 25 ans, ça a été la crise. J’ai réalisé que je ne voulais pas être enfermée dans un monde d’adultes. Maintenant, je veux être dans le fun tout le temps. Descendre une rivière en bouée, comme on l’a fait avec des amis lors de ma dernière tournée.” 
En octobre dernier, lors d’un concert dans un centre de yoga de Brooklyn avec un rat sur l’épaule, elle n’avait pas hésité à jouer quelques chansons poitrine à l’air devant ses fans, qui avaient pour certains décidé de faire pareil.
Mais il ne faut pas se fier aux apparences. SoKo est capable aussi de “bosser comme une folle”. Emigrée à Los Angeles il y a quelques années, se décrit elle-même comme une “control-freakJe n’aime pas déléguer. Du coup, je fais tout de A à Z : j’écris, je compose, je joue, je réalise les vidéos clips, je dessine mes pochettes d’album. Parfois, c’est trop. Et j’ai envie de tout arrêter” confie-t-elle. En janvier dernier, sans label américain pour financer son nouvel album, SoKo, prête à donner de sa personne, a lancé une campagne de crowdfunding, proposant en échange divers “services” à ses fans : les inviter à une soirée pyjama (449 euros), leur cuisiner un dîner (1795 euros), voire même jouer les fausses mariées, pour 45 000 euros.
Tout aussi culotté : la chanteuse a elle-même contacté son idole, Robert Smith, le chanteur culte des Cure, pour qu’il produise son album. Finalement, c’est le producteur de ce dernier Ross Robinson à qui elle avait demandé de faire passer sa lettre à Smith, qui est tombé sous son charme.
Crises d’angoisses en studio
“Ca a été une rencontre incroyable. Ross m’a poussé à aller jusqu’au bout de mes émotions. Avant de commencer à enregistrer, il me faisait analyser mes textes, pour faire tomber les barrières. Parfois pour les nerfs, c’était très éprouvant. J’ai même fait de véritables crises d’angoisse, mais il était là pour me rassurer. Le disque du coup à une tonalité très vraie, très vulnérable. 
Même si SoKo continue d’y affronter ses démons,“My dreams dictate my reality” n’est pas pour autant un album ultra-sombre. “C’est un son plus proche de celui des années 80, des Cure, plus folk, rock, avec une sorte d’énergie punk. J’en avais assez du côté déprimant et triste des albums précédents”.
A Los Angeles, SoKo se sent mieux, plus libre. “A Paris, quand je reviens, je m’ennuie dans la journée. Tout le monde travaille de 9h à 17h. A L.A, je n’ai aucun ami qui a des horaires de bureau. Ici, ils ne s’enferment pas dans une routine. Les gens osent courir après leurs rêves”.

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