Cécile McLorin-Salvant: "Jouer à Miami, c'est particulier pour moi"

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Cécile McLorin-Salvant: "Jouer à Miami, c'est particulier pour moi"

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Quand on ne vous connait pas, on vous dit ‘non’, même sans savoir ce que vous allez donner“. Il y un an, “même six mois”, Cécile McLorin-Salvant ramait pour trouver des salles où jouer, alors que le New York Times voyait déjà en elle la digne héritière d’Ella Fitzgerald.
Aujourd’hui, elle a “moins le problème“, dit-elle pudiquement. Ce qui a changé: une nomination au Grammy Awards 2014 dans la catégorie “Meilleur album de jazz vocal” pour “WomanChild”. On la compare aux plus grands, les médias chantent ses louanges et les plus grands jazzistes, comme Aaron Diehl, Wynton Marsalis et Jacky Terrasson, collaborent avec la jeune francophone, âgée de seulement 24 ans. “C’est excitant, confie-t-elle au téléphone, de sa voix douce. Si j’étais une grande star de pop, j’aurais sans doute peur. Mais dans le jazz, ce n’est pas la même chose“.
Née d’une mère française et d’un père haïtien, l’artiste grandit à Miami mais fait ses gammes en France, chantant en parallèle de ses études de droit et de sciences politiques. A Aix-en-Provence, elle découvre l’improvisation et le jazz instrumental et enregistre, en 2009, son premier album, “Cécile”, avec le Jean-François Bonnel Paris Quintet du clarinettiste et saxophoniste Jean-François Bonnel.
L’ascension de Cécile McLorin-Salvant commence en 2010, quand elle remporte le prestigieux Prix Thelonious Monk, qui récompense les meilleurs musiciens de jazz, à Washington. “C’est fou, ça fait quatre ans, glisse-t-elle. Après ce concours, j’ai rencontré plein de monde, travaillé avec plein de monde. Plein de choses se sont réalisées.” Parmi les personnes qui la contactent, on trouve Ed Arrendell, le manager de Wynton Marsalis.
Depuis la jeune femme est sur un petit nuage. Elle enchaine les concerts et remplit les clubs de jazz des deux côtés de l’Atlantique, chantant en anglais et en français – « ma première langue, celle qui me permet de lire des bijoux de la littérature sans traduction”. “Ce qui me fait peur, dit-elle, c’est de ne plus faire la musique que j’entends dans ma tête“.
Ce qu’elle étend ? Des morceaux rares, peu enregistrés, écrits par des jazzmen du début du XXe siècle et qu’elle chante à sa manière, délicate, perfectionniste. “Je choisis de chanter des chansons que je ressens vraiment. C’est une musique qui a énormément d’humour. Elle a un côté sale, rustique. Quand les choses sont en développement, qu’il n’y a pas de code, ça m’intéresse. Il y a quelque chose d’héroïque dans ce jazz-là”. 
Le 12 avril, elle sera sur la scène du Colony Theater dans la ville de son enfance, Miami, avec ses désormais célèbres lunettes blanches. Elle participera au Festival FLA-FRA, dédié aux arts français et floridiens. “C’est très particulier pour moi de jouer à Miami, avoue-t-elle. Toute ma famille vit ici, mes parents, ma sœurs, mes nièces, mes amis. C’est ma ville natale, celle ou j’ai mes habitudes“.

French Morning

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