Ancienne rédactrice en chef du Vogue français, Carine Roitfeld a depuis lancé son propre magazine, CR. « Mademoiselle C» en raconte la genèse.
Mannequin, styliste, rédactrice de mode, Carine Roitfeld est une femme multi facettes qui, très vite, a gravi les échelons d’un milieu réputé sans pitié. De 2001 à 2011, en tant que rédactrice en chef du Vogue français, elle devient une des figures les plus importantes de la mode, se forgeant la réputation d’une femme déterminée et sûre de ce qu’elle veut. « Mademoiselle C », le premier film de Fabien Constant, la suit de son départ de Vogue au lancement de CR, en 2012.
Caméra à l’épaule, le réalisateur montre très vite une femme à l’aise avec son image, qui fait du micro-management un art. Shootings, défilés, moments partagés avec d’autres icônes de la mode, le quotidien agité de Mademoiselle Roitfeld -elle n’est pas mariée- est décrit avec humour et légèreté. Plus on découvre l’importance de son empire, plus on s’aperçoit que le personnage contraste avec l’icône qu’il est devenu. On apprend que l’obsession pour la grossesse de sa fille, Julia, a largement inspiré le contenu du magazine. La « Une » du premier magazine montre d’ailleurs un bébé. Le documentaire devient alors moins l’histoire d’une star de la mode que celle de la famille Roitfeld.
On regrettera cependant que les moments de remise en question qui accompagnent nécessairement le lancement d’un magazine soient expédiés, à la différence d’un documentaire similaire, « The September Issue », qui plonge dans la fabrication du numéro de septembre de Vogue US. Le rare moment de doute qui est montré intervient lorsque l’équipe du magazine apprend que le coût du projet se révèle être le double du budget prévu. Les responsables cherchent alors une solution, et se regardent longuement. Le manque de ces scènes de doute, et l’omniprésence de Carine Roitfeld, donnent au documentaire un aspect promotionnel que l’on peut regretter.
Après le tournage, Carine Roitfeld a pris ses distances avec CR. Elle a été nommée directrice du département de la mode chez Harper’s Bazaar, et n’édite son magazine que deux fois par an.
Photo : Mars Distribution