Sandy s’éloigne, New York se réveille. Rues quasi-désertes, transports bloqués, arbres déracinés : les New-Yorkais vivant dans les zones les plus touchées par l’ouragan doivent s’habituer à voir leur quartier plongé dans un état de quasi-désolation.
« L’an dernier, je n’avais pas pris Irène au sérieux donc je n’ai pas évacué pour Sandy avant la montée des eaux », souligne une Française qui habite dans l’ouest de Chelsea, une zone touchée par la montée des eaux. Nous n’avons plus d’électricité depuis hier soir. Il y a des échafaudages par terre ».
« C’est arrivé d’un coup »
Pour les Français de New York comme pour les autres habitants de la ville, l’heure est au constat des dégâts. Dans la ville de l’abondance, ils doivent soudain se contenter de peu. Certains n’ont plus d’électricité, d’autres ont perdu l’eau courante. D’autres encore ont fait partie des 375.000 personnes évacuées, montée des eaux oblige.
Sur la page Facebook de French Morning, les messages rassurants et de soutien se sont succédé mardi martin, certains lecteurs souhaitant « bon courage » à toutes les personnes affectées. A Hoboken, sur l’autre rive de l’Hudson, une internaute a écrit qu’il y avait « beaucoup, beaucoup d’eau ». « C’est arrivé d’un coup ».
Contacté mardi matin, Tristan de Terves, Français d’Harlem, indique que les rues locales sont « sans dessus dessous », mais que le quartier n’a pas beaucoup souffert. « Nous n’avons pas eu beaucoup de dommages. Nous avons été bien prévenus par les autorités de la ville qui ont dit : « Ne soyez pas dans les rues. C’est la vraie tempête ».
Mobilisation
En France, la destruction causée par l’ouragan Sandy a fait l’ouverture des JT des chaînes d’information en continu. Air France et les autres compagnies aériennes ont reporté tous les vols en provenance et à destination de la côte Est. Seul un vol à destination de Boston a pu décoller de Roissy Charles de Gaulle à 16h heure française.
Dans un communiqué publié sur son site, Corinne Narassiguin, députée des Français d’Amérique du Nord, qui a quitté les Etats-Unis dans la nuit de dimanche à lundi, a tenu à faire part de sa solidarité. « Etre un témoin lointain de cette catastrophe m’est particulièrement pénible», dit-elle, en rendant hommage aux treize personnes tuées par l’ouragan aux Etats-Unis et aux 51 personnes mortes en Haïti. Je souhaite exprimer tout mon soutien aux habitants frappés par cette catastrophe naturelle ».
Dès dimanche, le consulat général de France à New York a mis en ligne une page de renseignements et de consignes de sécurité destinée aux ressortissants français (voyageurs et résidants) présents dans la circonscription. La page comporte notamment des options de logement pour les touristes affectés par les annulations de vol ainsi qu’un numéro à composer en cas d’urgence. L’Ambassade de France dispose également d’une page d’information sur Sandy invitant les internautes à se rendre sur le site de leur consulat pour se renseigner sur les procédures d’urgence.
En attendant le retour à la normale, certains s’occupent comme ils peuvent. “On est resté cloîtrés chez nous mais comme on a eu Internet jusqu’à tard, on en a profité pour bosser et trier nos ordinateurs, raconte Camille, une Française enceinte qui habite avec son mari Baptiste à Williamsburg. On s’informait en direct sur les sites d’infos et réseaux sociaux des événements en direct. On a rassuré nos familles aussi. »
Marie Toré, 31 ans, habite dans le Lower East Side: “Je n’ai plus d’électricité depuis 24 heures et peu de contact avec ma famille. En France, ils s’inquiètent beaucoup et je ne suis pas en mesure de leur donner des nouvelles. J’ai essayé de sortir de l’immeuble mais il fallait limite une combinaison de plongée pour traverser la rue ! Pour l’instant, on nous a dit d’attendre, on attend.“
Propos recueillis par Ghalia Kadiri, Iris Deroeux et Alexis Buisson