Cela fait plus de dix ans que Charles Aznavour fait ses adieux à la scène internationale… pour mieux revenir à chaque fois ! Celui que l’on surnomme en Amérique le « French Frank Sinatra », est donc de retour outre-atlantique. Le chanteur, qui fêtera ses 88 ans printemps le 22 mai prochain, entame une petite tournée nord-américaine de neuf dates (tout de même) en avril. Au programme : le Canada (Montréal, les 10, 11, 13 et 14 avril ; Québec le 12) et New York (les 26, 27 et 28 avril). Entre les deux, il se produira au Los Angeles Gibson Amphitheatre, à l’Universal City Walk, pour un concert unique le 22 avril prochain, où plus de 6.000 personnes sont attendues.
«Vous ne vous rendez pas compte, Aznavour, ce n’est pas qu’une légende en France ! C’est l’un des plus grands French entertainers, mondialement connu!», lance enthousiaste Moshe Noy, producteur du concert d’Aznavour à Los Angeles. Cet Israélien, lui-même fan de la première heure, est très fier de montrer les photos du French crooner qui ornent le mur de l’entrée de sa villa, sans parler de l’intégrale (44 CD), spéciale collectionneurs, en forme d’Arc de Triomphe, exposée dans le salon.
« Il a chanté avec les plus grands : de Fred Astaire à Bob Dylan, en passant par Ray Charles, Sting, Julio Iglesias, Liza Minelli ou encore Pavarotti. Pour le public, c’est l’occasion inespérée de voir le grand Charles sur scène ….». Pour la dernière fois ? « On ne parle pas de dernière tournée … Mais évidemment, les gens ont envie de le voir car ils savent que les occasions vont se faire de plus en plus rares. Il ne veulent pas manquer celle-ci ».
Infatigable, le chanteur reprendra ses grands classiques mais également des adaptations de ses chansons en anglais et en espagnol.
LA : la plus grande communauté arménienne des Etats-Unis
Le public attendu est hétéroclite et multi-culturel, à l’image de la société de production de Noy, spécialisée dans les musiques « ethniques » et les artistes originaires du Moyen-Orient et de la Méditerranée : « Il y a aura beaucoup de Français bien sûr, mais aussi des Américains fans d’Aznavour et bien évidemment des Arméniens car Los Angeles abrite la plus grande communauté arménienne des Etats-Unis ! », explique le producteur. En effet, selon le bureau du recensement américain en 2010, Los Angeles compterait 600.000 Américano-Arméniens (près de 900.000 en Californie et 1,4 million aux Etats-Unis). Le quartier Est d’Hollywood est lui-même surnommé « Little Armenia ». Ce qui laisse augurer un accueil en fanfare pour ce porte-parole de la cause arménienne, nommé représentant permanent de l’Arménie à l’ONU en 2009.
Mais Aznavour a également « des liens très forts et particuliers avec les Etats-Unis », rappelle Noy : il est le seul chanteur français à s’être produit quatre fois à Broadway et à avoir son nom au Hall of Fame. A la fin des années 40, c’est là-bas que débute sa notoriété, grâce à Piaf, qui l’a pris sous son aile et qu’il accompagne en tournée américaine. En 1960, le succès du film « Tirez sur le pianiste » de François Truffaut va également lui ouvrir les portes du Carnegie Hall à New York. Au début des années 70, il s’installe outre-atlantique et effectuera par la suite de très nombreuses tournées américaines.
Soixante-dix ans de carrière, soixante films, plus de mille chansons et cent millions d’albums vendus, plus tard, Aznavour, accro à la scène, n’a toujours pas l’intention de prendre sa retraite. Finalement, en 1987, sa chanson «Je ne ferai pas mes adieux», n’était-elle pas visionnaire ?
Infos pratiques:
Charles Aznavour en concert, du 26 au 28 avril au New York City Center Main Stage – entrée sur West 55th St entre 5th et 6th Avenues – Tickets et horaires ici