Au moment de terminer un VIE, les volontaires convertissent dans une vaste majorité par leur stage en embauche. Mais si UbiFrance leur a offert un encadrement douillet tout au long du VIE, ils se retrouvent tout à coup livrés à eux-mêmes. L’atterrissage se passe généralement sans heurt, le désormais candidat à l’embauche est connu de l’entreprise qui a eu le temps de l’intégrer et qui en connaît la valeur. Le parachute n’est cependant le même pour tous et mieux vaut se préparer avant d’engager les négociations avec l’entreprise, surtout si l’on entend rester à l’étranger.
D’anciens volontaires sont joignables par le biais du réseau créé par le CIVI. Leurs conseils peuvent déjà servir de base de réflexion et mettre en garde contre certains risques. Un ancien volontaire, qui préfère garder l’anonymat, trace ainsi quatre scénarios possibles à l’embauche à l’étranger après VIE.
«Dans le meilleur des cas, vous êtes engagé par l’entreprise à titre d’expatriés avec un contrat français. Vous continuez de cotiser à la sécu en France, vous commencez à cumuler des années d’ancienneté dans l’entreprise et vous cotisez à la sécu et pour votre retraite. C’est plutôt rare, parce que vous coûtez cher. Ceux qui ont réussi à arracher ce type de contrat sont encouragés à ne pas trop s’en vanter.
«Ou alors, vous êtes engagé en contrat français, mais en sous-traitance pas une boîte de portage. Pour le salaire, c’est souvent plus intéressant que d’être en CDI dans l’entreprise, mais vous ne gagnerez pas en ancienneté comme vous êtes en externe. Par contre, vous cotisez toujours au système de protection sociale français.
«Troisième possibilité, on vous offre un contrat local. Il y a souvent une baisse de salaire à escompter par rapport à ce que vous gagniez comme VIE. Vous êtes alors mis sur un pied d’égalité avec les candidats locaux. Une entreprise française vous proposera tout de même un ajustement, un salaire un peu mieux que ce gagne un local, peut-être des vacances plus longues et un billet d’avion pour la France par année. Vous êtes exposé aux lois du travail local, parfois pleines de précarité.
«Finalement, on vous engage par voie d’un sous-traitant local, la pire situation de toutes. Vous ne faites plus parti des effectifs de l’entreprise et vous êtes exposé à tous les risques.»
L’embauche en contrat local n’est cependant pas un risque absolu. Tout dépend du cadre légal et aussi des conditions offertes. Sur un marché de l’emploi aussi dynamique qu’il l’est aux États-Unis, il est aussi possible qu’un concurrent vous ait remarqué et vous fasse des yeux doux…
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Convertir en contrat local, un terrain glissant
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